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"Aucun avenir", "bras d'honneur à la démocratie"; les réactions ulcérées au gouvernement Barnier

Un gardien à l'entrée de l'Hôtel de Matignon, la résidence du Premier ministre de la France. [Keystone/EPA - André Pain]
Un gardien à l'entrée de l'Hôtel de Matignon, la résidence du Premier ministre de la France. - [Keystone/EPA - André Pain]
"Bras d'honneur à la démocratie", "aucun avenir": les réactions ont été immédiates et virulentes samedi soir après la désignation du nouveau gouvernement français sous la houlette du Premier ministre Michel Barnier.

Parmi les premiers à dégainer, le président du Rassemblement national Jordan Bardella, dont le parti détient à l'Assemblée le pouvoir de censurer la nouvelle équipe, a taclé "le retour du macronisme" et un gouvernement qui "n'a aucun avenir".

Jordan Bardella. [KEYSTONE - LEWIS JOLY]
Jordan Bardella. [KEYSTONE - LEWIS JOLY]

Cela "signe le retour du macronisme par une porte dérobée. Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises (aux européennes et aux législatives, ndlr), ne peut revenir par de lamentables jeux d'appareils et calculs politiciens. C'est donc un gouvernement qui n'a aucun avenir", a-t-il développé sur X alors qu'un peu plus de la moitié des membres du gouvernement sont issus du camp présidentiel.

>> Lire aussi : Le Premier ministre français Michel Barnier annonce un gouvernement marqué à droite

"La grande alternance que nous appelons de nos voeux, nous allons continuer de la préparer pour permettre à la France de se relever", a commenté de son côté la cheffe des députés RN Marine Le Pen, en fustigeant un gouvernement "éloigné du désir de changement et d'alternance exprimé en juin dernier".

Retour "des perdants"

Jean Luc Mélenchon, leader de la France insoumise (LFI) [Hans Lucas via AFP - DANIEL PERRON]
Jean Luc Mélenchon, leader de la France insoumise (LFI) [Hans Lucas via AFP - DANIEL PERRON]

A l'autre bout de l'échiquier politique, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le retour "des perdants des élections législatives", une équipe qui "est dans la main de l'inquiétant ministre de l'Intérieur" Bruno Retailleau, "président du groupe dominant du Sénat où se décidera donc désormais le contenu des textes supportés par LR".

"Cette combinaison n'a ni légitimité ni futur. Il faudra s'en débarrasser aussitôt que possible", a-t-il ajouté.

La gauche a déjà annoncé qu'elle voterait une motion de censure de ce gouvernement à l'Assemblée. Elle aura pour la faire passer besoin des voix de l'extrême droite.

"Bras d'honneur à la démocratie"

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure répond aux journalistes devant l'Assemblée nationale à Paris, le 9 juillet 2024. [AFP - BERTRAND GUAY]
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure répond aux journalistes devant l'Assemblée nationale à Paris, le 9 juillet 2024. [AFP - BERTRAND GUAY]

"On est gâté, les droites en bande organisée! Pas un nouveau gouvernement, un remaniement. Pas une révolution, une restauration. La continuation du macronisme... en pire. Les socialistes censureront cette trahison du vote des Français", a écrit le patron des députés socialistes Boris Vallaud.

Le patron du PS Olivier Faure a lui dénoncé "un gouvernement réactionnaire en forme de bras d'honneur à la démocratie", le Nouveau Front populaire ayant terminé en tête des élections législatives de juillet.

"Démocratie humiliée"

"On nous promettait un gouvernement de concorde, on a un gouvernement de droite dure. C'est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin de ce suspense de papier", a réagi pour sa part Lucie Castets, la candidate du NFP pour Matignon.

"Un gouvernement contre nature et contre la nature", a abondé la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier.

"Le gouvernement Barnier, c'est la victoire du macronisme qui absorbe de nouveaux ralliés issus des Républicains et de la gauche pour poursuivre la même politique mère de la même faillite nationale", a quant à lui estimé Eric Ciotti, qui a fait alliance avec le RN, provoquant un psychodrame au sein de LR.

Le groupe centriste Liot (Liberté, Indépendants, outre-mer, territoires), fort de 22 députés à l'Assemblée, a pour sa part indiqué dans un communiqué qu'il "restera un groupe d'opposition et de construction".

Il a cependant souhaité "pleine réussite dans ces nouvelles missions" à la nouvelle ministre du logement Valérie Létard, figure centriste de l'UDI, parti qui siège avec les Liot.

afp/cab

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