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Aux Etats-Unis, les républicains inculpent le ministre chargé de l'immigration

Le ministre de Joe Biden en charge de l’immigration a été inculpé par la majorité républicaine au Congrès
Le ministre de Joe Biden en charge de l’immigration a été inculpé par la majorité républicaine au Congrès / 12h45 / 1 min. / le 14 février 2024
Les républicains à la Chambre américaine des représentants ont inculpé mardi Alejandro Mayorkas, le ministre du président Joe Biden chargé de l'immigration, l'accusant d'avoir provoqué une crise à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

C'est la première fois en près de 150 ans que le Congrès décide d'une telle sanction contre un ministre. Mais sa destitution reste largement improbable, compte tenu de la majorité démocrate au Sénat.

Les conservateurs avaient déjà tenté de l'inculper il y a une semaine, mais avaient manqué leur coup d'une poignée de voix, lors d'un vote humiliant. "C'est l'architecte en chef de la catastrophe", avait accusé plus tôt Mike Johnson, le chef républicain de la Chambre des représentants, qui a tranché sur le sort du ministre de 64 ans en début de soirée.

Joe Biden a rapidement réagi, en dénonçant, dans un communiqué, un "acte flagrant de politique politicienne qui a pris pour cible un honorable serviteur de l'Etat". "Au lieu d'organiser des mascarades de ce genre, les républicains qui se préoccupent réellement de la frontière devraient demander au Congrès davantage de ressources et de renforcer la sécurité aux frontières", a fustigé le président démocrate de 81 ans.

L'immigration, un sujet phare

Les chances qu'Alejandro Mayorkas soit démis de ses fonctions à l'issue de cette procédure de destitution sont extrêmement faibles, mais la situation n'en reste pas moins un casse-tête pour Joe Biden, à moins de neuf mois de la présidentielle.

Les républicains, pour la plupart proches de l'ancien président Donald Trump à la rhétorique très anti-immigration, accusent Joe Biden d'avoir laissé le pays se faire "envahir", prenant pour exemple le chiffre record de migrants arrêtés à la frontière, 302'000 en décembre.

Les démocrates balaient cette procédure d'un revers de main, accusant les républicains de faire du ministre un bouc émissaire en pleine année électorale. L'immigration s'est imposée comme un des sujets phares de la campagne pour la présidentielle de novembre, qui opposera selon toute vraisemblance le président Joe Biden à son rival républicain Donald Trump.

Des accusations rejetées

Le principal intéressé, Alejandro Mayorkas, a lui maintes fois rejeté les accusations des républicains, leur reprochant avec la procédure de destitution de "gaspiller du temps précieux et l'argent des contribuables".

La dernière inculpation d'un ministre par le Congrès remonte à 1876. Le ministre de la Guerre William Belknap, accusé de corruption, avait démissionné avant la fin de la procédure de destitution. La Constitution prévoit que le Congrès peut destituer le président, un ministre, ou des juges fédéraux en cas de "trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs".

ats/iar

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