Deux ex-Premiers ministres, Elisabeth Borne et Manuel Valls, au gouvernement de François Bayrou
Elisabeth Borne, qui a quitté Matignon en janvier, aura dans son portefeuille l'Education nationale, l'Enseignement supérieur et la Recherche. Manuel Valls, absent de toute fonction gouvernementale depuis son départ de Matignon en décembre 2016, hérite d'un très gros portefeuille où il devra notamment gérer la situation à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
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Bruno Retailleau reconduit à l'Intérieur
Trois mois après avoir quitté l'Intérieur, Gérald Darmanin retourne au gouvernement, également avec rang de ministre d'Etat, en charge de la Justice, poste initialement proposé par François Bayrou à Xavier Bertrand.
Bruno Retailleau est reconduit à l'Intérieur, Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Sébastien Lecornu aux Armées et Rachida Dati à la Culture.
Le ministère de l'Economie revient à Eric Lombard, l'actuel directeur de la Caisse des dépôts. Il sera épaulé par la macroniste Amélie de Montchalin chargée des Comptes publics, au moment où la France affronte l'une des pires crises budgétaires de son histoire récente.
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Un ex-ministre socialiste
Parmi les autres portefeuilles économiques, Laurent Marcangeli (Horizons) sera chargé de la Fonction publique. Annie Genevard (Les Républicains) conserve pour sa part l'Agriculture.
L'ex-ministre socialiste François Rebsamen est nommé ministre de l'Aménagement du territoire et de la décentralisation du nouveau gouvernement de François Bayrou. Catherine Vautrin, proche de Nicolas Sarkozy, est nommée à la tête d'un grand ministère de la Santé, du Travail, des Solidarités et des Familles.
Un gouvernement "d'expérience"
Le premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou se tiendra le 3 janvier, a précisé l'Elysée.
François Bayrou s'est dit, sur le réseau social X, "fier" de son gouvernement, "un collectif d'expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français".
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François Bayrou est le sixième chef du gouvernement depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017 et le quatrième depuis le début de l'année, une instabilité que n'avait pas connue la France depuis des décennies.
agences/vajo
François Bayrou ne sollicitera pas la confiance de l'Assemblée nationale
Lundi soir sur BFMTV, le nouveau Premier ministre s'est dit "persuadé" que ce gouvernement et "l'action" qu'il entend mener "feront que nous ne serons pas censurés". Et d'ajouter qu'il ne solliciterait pas la confliance à l'Assemblée sur sa déclaration de politique générale.
Sur le sujet épineux du budget, il a dit vouloir parvenir à un "équilibre" autour de 5% ou "un peu plus de 5%" de déficit public en 2025.
François Bayrou a réfuté toute "influence" du Rassemblement national sur la composition de son gouvernement, et a expliqué que Xavier Bertrand avait une "démarche" jugée "violente" qui n'était pas la sienne pour ce poste.
"Une provocation", l'indignité" du Premier ministre, "la coalition de l'échec": réactions vives des oppositions
- Le patron du PS Olivier Faure a jugé sur X que le nouveau gouvernement Bayrou était "une provocation" et un gouvernement de "droite extrême".
- La cheffe des écologistes Marine Tondelier a fustigé sur BFMTV "l'indignité" du Premier ministre, "qui se met entre les mains de l'extrême droite".
- La cheffe des députés insoumis Mathilde Panot a de son côté raillé "un gouvernement rempli de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays... avec le soutien de Marine Le Pen et du RN", appelant une nouvelle fois à la censure, et au départ d'Emmanuel Macron, sur X.
- "Un 4ème gouvernement toujours inspiré par Emmanuel Macron, par les LR, par le RN et avec Valls en prime!", a commenté le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel sur X.
- "Heureusement que le ridicule ne tue pas. Hélas, rien n'aura été épargné aux Français: François Bayrou a réuni la coalition de l'échec", a réagi sur X le patron du Rassemblement national Jordan Bardella, promettant qu'en 2025 "plus que jamais, le RN sera là pour défendre et protéger nos compatriotes, en attendant l'alternance"
- "La coalition des minorités macronistes accouche en catastrophe d'un gouvernement enchaîné à l'impuissance du en-même-temps. Même les derniers éléphants socialistes participent à une équipe de revenants politiques soulignant l'isolement du ministre de l'Interieur", a écrit l'ex-patron des Républicains Eric Ciotti, qui s'est allié au RN avec son parti de l'Union des droites pour la République (UDR), sur son compte X.
- Le chef de file des députés LR (Les Républicains) Laurent Wauquiez a martelé devant son groupe que le soutien au gouvernement de François Bayrou ne serait pas inconditionnel et qu'il pourrait être "retiré" en fonction du cap affiché.