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Carles Puigdemont réapparaît brièvement en public à Barcelone, puis file en douce

Le leader indépendantiste Carles Puigdemont réapparaît en Catalogne après sept ans d'exil
Le leader indépendantiste Carles Puigdemont réapparaît en Catalogne après sept ans d'exil / 19h30 / 2 min. / le 8 août 2024
Malgré un mandat d'arrêt contre lui, le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont est réapparu jeudi à Barcelone, après sept ans d'exil en dehors d'Espagne. Il s'est éclipsé après un bref discours. Ce nouveau rebondissement n'a pas empêché l'élection du socialiste Salvador Illa à la tête de la région.

Toujours visé en Espagne par un mandat d'arrêt, Carles Puigdemont l'avait promis maintes fois: malgré le risque d'être arrêté et envoyé en prison, il reviendrait pour la session d'investiture du nouveau président de l'exécutif régional catalan.

Et s'il n'est pas apparu au Parlement comme il le souhaitait, l'ex-président catalan, qui a passé les sept dernières années en Belgique et en France, a pu monter sans difficulté sur une scène installée en plein coeur de Barcelone vers 09h00, escorté par une foule de sympathisants.

"Vive la Catalogne libre !"

"Je ne sais pas combien de temps va passer avant que nous puissions nous voir à nouveau, mes amis, mais peu importe ce qu'il se passe, quand nous nous reverrons, j'espère que nous pourrons crier de nouveau bien fort ensemble (...): 'Vive la Catalogne libre !'", a-t-il lancé à ses sympathisants.

"Vive la Catalogne libre!" a lancé Carles Puigdemont à ses supporters réunis jeudi matin à Barcelone. [KEYSTONE - EMILIO MORENATTI]
"Vive la Catalogne libre!" a lancé Carles Puigdemont à ses supporters réunis jeudi matin à Barcelone. [KEYSTONE - EMILIO MORENATTI]

Puis, après quelques courtes minutes de discours, Carles Puigdemont, qui avait fui l'Espagne en 2017 pour échapper aux poursuites le visant pour son rôle dans la tentative avortée de sécession de la région, a disparu du podium et la police a perdu sa trace.

Selon les Mossos d'Esquadra, la police catalane, qui ont mis en place un dispositif policier pour le retrouver, il a "pris la fuite, profitant du nombre de personnes qui l'entouraient, à bord d'un véhicule que la police a tenté d'arrêter, en vain".

Deux policiers arrêtés

"Le dispositif prévoyait une arrestation menée de manière proportionnée et au moment le plus approprié afin de ne pas générer de troubles à l'ordre public", ont-ils ajouté, indiquant avoir procédé à deux arrestations liées à de brefs incidents près du Parlement.

Mais ce sont surtout deux des membres des Mossos eux-mêmes qui ont aussi été arrêtés pour leur rôle présumé dans la fuite de M. Puigdemont, toujours activement recherché jeudi soir. L'un d'eux est soupçonné d'être le propriétaire de la voiture qui a permis au dirigeant catalan de 61 ans de s'enfuir.

Et certaines voix s'élèvent déjà pour critiquer le rôle des Mossos dans ce qui peut s'apparenter à un fiasco pour des forces de police dont l'action avait déjà mise en cause au moment de la crise de 2017.

Loi d'aministie critiquée

Malgré la loi d'amnistie négociée par le premier ministre espagnol Pedro Sanchez en échange du soutien de Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), le parti de Carles Puigdemont, ce dernier est toujours recherché en Espagne: très critiquée par l'opposition, cette loi d'amnistie est au coeur de multiples débats juridiques et le 1er juillet. La Cour suprême a décidé qu'elle ne s'appliquait qu'à certains des délits reprochés au dirigeant indépendantiste.

"Une humiliation insupportable. Une de plus. C'est douloureux d'assister en direct à ce délire, dont (Pedro Sanchez) est le principal responsable", a fustigé le président du Parti populaire (PP, droite) Alberto Núñez Feijóo sur X.

Puigdemont applaudi

Et si Carles Puigdemont ne s'est finalement jamais rendu au Parlement pour participer à l'élection de Salvador Illa, son nom a été en revanche applaudi par des députés au moment de son appel pour participer au scrutin, dont Junts per Catalunya avait demandé, en vain, le report.

Après des mois de tractations depuis les élections de mai qui avaient vu les socialistes devancer le parti de Carles Puigdemont, mais sans obtenir la majorité absolue, un accord de coalition a finalement vu le jour la semaine dernière.

Notamment soutenu par les séparatistes de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), au grand dam de Junts, il a permis l'élection avec très exactement les 68 voix nécessaires jeudi de l'ex-ministre de la Santé de Pedro Sanchez, Salvador Illa. Ce dernier devient ainsi le premier président de l'exécutif catalan à ne pas être issu des rangs d'un parti nationaliste depuis 2010.

>> A relire : Les indépendantistes perdent leur majorité absolue au Parlement de la Catalogne

agences/ami

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