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Carles Puigdemont réapparaît brièvement en public à Barcelone, puis file en douce

Après 7 ans d'exil, Carles Puigdemont revient en terres espagnoles
Après 7 ans d'exil, Carles Puigdemont revient en terres espagnoles / 12h45 / 1 min. / aujourd'hui à 12:45
Malgré un mandat d'arrêt contre lui, le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont est réapparu jeudi à Barcelone, après sept ans d'exil en dehors d'Espagne. Il s'est éclipsé après un bref discours. Le Parlement régional doit élire le socialiste Salvador Illa à la présidence de la Catalogne plus tard dans la journée.

Carles Puigdemont a pris la parole lors d'un rassemblement organisé près du Parlement devant quelques milliers de sympathisants. "Vive la Catalogne libre!" a lancé au cours de son discours le politicien de 61 ans, monté sur une scène installée devant un arc de triomphe sous les acclamations "président, président!" de la foule. Il s'est ensuite volatilisé.

Très vite, selon des images diffusées par les médias espagnols, de vastes contrôles des véhicules se sont mis en place dans les rues de Barcelone et sur les routes d'Espagne. Interrogée par l'AFP, la police locale a refusé de confirmer le lancement d'une vaste opération pour retrouver Carles Puigdemont.

Un membre des Mossos, la police catalane, a été interpellé, soupçonné de l'avoir aidé à fuir. Selon la presse espagnole, cet agent est le propriétaire de la voiture dans laquelle Carles Puigdemont a quitté le rassemblement.

>> Les précisions d'Auriane Loizeau dans le 12h45 :

Après 7 ans d'exil, Carles Puigdemont revient en terres espagnoles. Les précisions d’Auriane Loizeau
Après 7 ans d'exil, Carles Puigdemont revient en terres espagnoles. Les précisions d’Auriane Loizeau / 12h45 / 1 min. / aujourd'hui à 12:45

"Je risque une arrestation arbitraire"

Il avait annoncé mercredi qu'il entamait son "retour d'exil" après sept ans en Belgique et en France, afin d'assister à la séance du Parlement catalan au cours de laquelle le nouveau président de la région doit être élu. La réunion a débuté jeudi matin peu après le discours du meneur indépendantiste.

"Le fait que [pour assister à la séance] je risque une arrestation arbitraire et illégale prouve l'anomalie démocratique que nous avons le devoir de dénoncer et de combattre", avait déclaré la figure de proue du parti séparatiste Junts per Catalunya ("Ensemble pour la Catalogne") dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

"Vive la Catalogne libre!" a lancé Carles Puigdemont à ses supporters réunis jeudi matin à Barcelone. [KEYSTONE - EMILIO MORENATTI]
"Vive la Catalogne libre!" a lancé Carles Puigdemont à ses supporters réunis jeudi matin à Barcelone. [KEYSTONE - EMILIO MORENATTI]

Pas concerné par la loi d'amnistie

Dirigeant de la région entre 2016 et 2017, Carles Puigdemont avait fui l'Espagne après le référendum sur l'indépendance de la Catalogne déclaré illégal par la justice espagnole. Il fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt malgré l'adoption en mai d'une loi prévoyant l'amnistie des séparatistes catalans impliqués dans les événements de 2017.

La Cour suprême d'Espagne a en effet considéré que la récente loi d'amnistie ne s'appliquait pas à son cas, Carles Puigdemont étant accusé de détournement de fonds.

Le socialiste Salvador Illa, qui bénéficiera du soutien du parti séparatiste de gauche Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), devrait être investi à la présidence de la région. Les partis indépendantistes, au pouvoir pendant une décennie, ont perdu leur majorité absolue à l'issue des élections régionales en mai.

>> A relire : Les indépendantistes perdent leur majorité absolue au Parlement de la Catalogne

agences/ami

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