"Aujourd'hui, les femmes afghanes s'autocensurent à la fois par la parole, mais aussi par l'action. Car il est impossible, sauf à encourir la mort, de sortir dans la rue manifester son mécontentement. Ces femmes vont être battues, arrêtées, enfermées, violentées", explique Myriam Benraad, politologue et spécialiste du Moyen-Orient, dans le Point J.
L'Afghanistan est aujourd'hui le seul pays au monde où les filles sont interdites d'école dès douze ans. Elles ne peuvent quasiment plus travailler, l'accès aux espaces publics est limité et, pour se déplacer, elles doivent être accompagnées par un homme de leur famille.
La résistance est plus intime, elle s'organise dans la sphère privée entre les femmes elles-mêmes, qui vont par exemple tenter de contourner les interdictions pour continuer d'étudier
"La résistance se fait plutôt dans des actes considérés comme "banaux" pour nous, Occidentaux et femmes vivant dans des pays libres", souligne Sandra Calligaro, photographe française vivant entre Paris et Kaboul, qui continue à documenter le quotidien en Afghanistan malgré le régime. "On leur interdit l'école, elles vont donc essayer de continuer à s'éduquer via des écoles secrètes clandestines".
"Cela va également être de continuer à s'apprêter, se maquiller. Comme le sport leur est interdit, elles vont partir marcher très tôt le matin sur les collines avoisinantes de Kaboul", exemplifie encore Sandra Calligaro.
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J