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Journée de deuil national en France, dix jours après le cyclone qui a ravagé Mayotte

Dix jours après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, la France observe aujourd'hui un deuil national
Dix jours après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, la France observe aujourd'hui un deuil national / 12h45 / 1 min. / aujourd'hui à 12:45
Dix jours après le passage d'un cyclone qui a dévasté l'archipel de Mayotte, une minute de silence a été observée lundi en France lors d'une journée de deuil national, pour que "les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier" selon François Bayrou.

Le Premier ministre, toujours affairé à composer son gouvernement, a réuni le personnel dans la cour de Matignon pour observer la minute de silence qui s'est tenue lors de la journée de deuil national décrétée par le président Emmanuel Macron.

Cette minute de silence "a le sens d'une communion dans le deuil. Elle a le sens de la solidarité pour tous ceux qui sont dans l'épreuve. Elle a le sens d'un engagement pour que la communauté nationale soit présente, pour reconstruire Mayotte et faire que les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier", a dit le Premier ministre François Bayrou, à l'issue de ce moment de recueillement.

Le président Macron et son épouse Brigitte se sont tenus debout sur le perron de l'Elysée pour observer cette minute, alors que tous les drapeaux ont été mis en berne en France.

François Bayrou lors de la minute de silence pour les victimes du cyclone Chido. [AFP - STEPHANE DE SAKUTIN]
François Bayrou lors de la minute de silence pour les victimes du cyclone Chido. [AFP - STEPHANE DE SAKUTIN]

"90% de Mayotte est détruite"

Le cyclone le plus dévastateur qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans a détruit le 14 décembre la totalité de l'habitat précaire et causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d'œuvre pour rétablir les services essentiels comme l'eau, l'électricité et les réseaux de communications.

"90% de Mayotte est détruite, 90% des habitations n'ont plus de toit. On n'a pas d'eau, pas de nourriture, les secours ont encore du mal à arriver dans les zones", s'est alarmée lundi matin Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, interrogée sur France Inter.

"Je suis avec notre population qui n'a pas d'eau, pas vu de secours. Je demande désespérément qu'on envoie l'armée pour essayer d'éviter qu'on bascule dans l'anarchie. On est en train de piller les quelques maisons qui n'ont simplement plus de toit. Il n'y avait pas assez d'aide, il n'y a pas assez de secours", a-t-elle poursuivi, se disant "profondément indignée" par une classe politique dont "l'obsession générale" est "le remaniement" ministériel alors que l'île "est dans une grande détresse humanitaire".

"En fait, on s'en fout de Mayotte. Et ça, franchement, c'est grave", a lâché la députée, prise par l'émotion.

"Solidarité nationale" envers les Mahorais

Depuis la cour de Beauvau, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, a rappelé "la solidarité nationale envers nos compatriotes de Mayotte, qui ont été si durement éprouvés".

"Jamais je n'aurais pensé voir un département français dans un tel état de dévastation, de désolation. Les paysages que j'avais vus si verts lorsque je me suis rendu à Mayotte au mois de mai, il n'en restait plus rien", a glissé Bruno Retailleau, assurant que "jamais une telle logistique, aussi massive, aussi immédiate, n'a été déployée" sur un territoire.

>> Relire  : "Homophobe", "raciste", Emmanuel Macron dans la tourmente pour des propos rapportés et une altercation à Mayotte

ostolu avec agences

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Le bilan provisoire s'élève à 35 morts et 2500 blessés

Le bilan provisoire de la catastrophe naturelle, facilitée par le réchauffement climatique, s'élève à 35 morts et environ 2500 blessés, mais les autorités, qui craignent un nombre de victimes plus élevé, ont diligenté une mission de recherche.

A Mayotte, où un couvre-feu nocturne reste en vigueur, Emmanuel Macron a également promis une loi spéciale pour "rebâtir Mayotte" et "mettre fin" aux bidonvilles, ce qui pourrait prendre deux ans selon le nouveau Premier ministre François Bayrou.

Au Mozambique, le cyclone a provoqué la mort d'au moins 94 personnes, selon les autorités locales. Au Malawi, il a tué 13 personnes.