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De la prison ferme requise contre Marine Le Pen dans l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a été auditionnée pour le détournement de fonds européens. [Keystone/EPA - Teresa Suarez]
De la prison ferme requise contre Marine Le Pen dans l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen / Le Journal horaire / 33 sec. / le 13 novembre 2024
Le parquet français a requis mercredi cinq ans de prison, dont deux ans ferme aménageables, et une peine d'inéligibilité de cinq ans à l'encontre de l'ex-présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, dans l'affaire des emplois fictifs des assistants parlementaires de son parti, menaçant ses ambitions présidentielles pour 2027.

"Nous sommes ici dans une enceinte judiciaire et le droit s'applique à tous", a insisté le procureur Nicolas Barret, demandant que cette peine s'applique dès la condamnation, y compris si la triple candidate à la présidentielle fait appel, estimant ne pas être comptable de ses "ambitions" politiques.

Une telle peine "viendrait interdire aux prévenus de se présenter à des futures élections locales ou nationales", a précisé le procureur devant Marine Le Pen, assise au premier rang des 24 autres prévenus - cadres du parti, ex-eurodéputés et anciens assistants parlementaires.

Une volonté "de ruiner le parti"

"Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu'ils souhaitent" et de "ruiner le parti", a réagi devant les journalistes Marine Le Pen à sa sortie d'audience, alors qu'une amende de 300'000 euros a été requise à son encontre.

L'accusation a dépeint mercredi dans son réquisitoire un "système organisé" de détournement de fonds publics au préjudice du Parlement européen, avec des "contrats artificiels" d'assistants parlementaires afin de "faire économiser" de l'argent au parti.

"Nous ne sommes pas ici aujourd'hui en raison d'un acharnement", ni à cause d'une dénonciation "du Parlement européen", mais au terme "d'une longue information judiciaire", avait déclaré d'emblée en début de réquisitoire l'une des deux représentantes de l'accusation, Louise Neyton.

>> Marine Le Pen sera-t-elle privée des élections présidentielles de 2027? Ecouter le sujet du 12h30 :

Marine Le Pen. [Keystone - EPA/Olivier Matthys]Keystone - EPA/Olivier Matthys
Marine Le Pen sera-t-elle privée des élections présidentielles de 2027? / Le 12h30 / 1 min. / le 14 novembre 2024

Un "système" organisé

"Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier", et après "six semaines d'audience" et des "débats particulièrement fournis", avait poursuivi la magistrate dans une salle d'audience pleine.

Tour à tour, au fil de leurs réquisitions, les deux procureurs ont détaillé mercredi l'architecture d'un "système" qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national, RN) entre 2004 et 2016, consistant à embaucher des assistants parlementaires européens "fictifs" qui travaillaient en réalité pour le parti.

Une "aubaine" pour un parti en difficulté financière

A l'époque, "le parti est dans une situation financière particulièrement tendue. Tout ce qui peut contribuer à l'allègement des charges va être utilisé de manière systématique", que ce soit "légal ou pas", a affirmé Louise Neyton, alors que Marine Le Pen fait des "non" vigoureux de la tête.

Le Parlement européen ne fait que des "contrôles comptables", pour le reste il fait "confiance" aux eurodéputés quant à l'utilisation de leur dotation mensuelle de 21'000 euros: "Alors, c'est trop tentant, ces enveloppes vont apparaître comme une aubaine et être utilisées comme telles", a insisté la magistrate.

Et ce "système", dit l'accusation, va "se renforcer" avec l'arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, avec un salarié chargé de la gestion des contrats européens, qui rend compte "seulement" à la présidente, la "donneuse d'ordres".

De son côté, le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d'euros, mais n'en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée).

ther avec afp

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"Une atteinte à la démocratie", selon Jordan Bardella

Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a dénoncé comme "une atteinte à la démocratie" les réquisitions du parquet.

"Le parquet n'est pas dans la justice, il est dans l'acharnement et la vengeance à l'égard de Marine Le Pen. Ses réquisitions scandaleuses visent à priver des millions de Français de leur vote en 2027. C'est une atteinte à la démocratie", a déclaré Jordan Bardella sur X.