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De nouvelles manifestations d'extrême droite ont éclaté en Grande-Bretagne

Quelques jours après le meurtre de trois fillettes en Angleterre, des manifestations anti-musulmans ont eu lieu dans l’ensemble du pays
Quelques jours après le meurtre de trois fillettes en Angleterre, des manifestations anti-musulmans ont eu lieu dans l’ensemble du pays / 19h30 / 22 sec. / le 3 août 2024
Des confrontations ont éclaté à Liverpool, Manchester ou Belfast dans les manifestations d'extrême droite qui se déroulent samedi à travers le Royaume-Uni avec des mots d'ordre anti-immigration et anti-musulmans. Des émeutes ont déjà secoué la ville de Sunderland la veille.

En début d'après-midi, des rassemblements avaient été signalés dans plusieurs villes, dont Manchester (nord-ouest), Leeds (nord), Nottingham (centre), Portsmouth (sud) et Londres, ainsi qu'à Belfast, en Irlande du Nord. Des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants.

L'inquiétude est notamment vive du côté des responsables religieux musulmans, alors qu'une mosquée a été prise pour cible à Sunderland, comme à Southport (nord-ouest de l'Angleterre) lors de précédentes confrontations mardi.

Plus de trente appels à manifester ont été lancés dans le Royaume-Uni, la plupart répondant au mot d'ordre anti-immigration "Enough is enough" (Trop c'est trop), largement diffusé sur les réseaux sociaux, selon un recensement de l'association de lutte contre le racisme Hope Not Hate (L'espoir pas la haine).

Ces appels interviennent après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes à Southport lundi et après que des rumeurs et des fausses informations ont abondamment circulé sur la religion et l'identité de l'agresseur présumé, un adolescent de 17 ans.

>> Revoir le 19h30 sur le sujet :

Le Royaume-Uni est en deuil après la mort de trois fillettes dans une agression au couteau hier dans le nord-ouest du pays
Le Royaume-Uni est en deuil après la mort de trois fillettes dans une agression au couteau hier dans le nord-ouest du pays / 19h30 / 1 min. / le 30 juillet 2024

Contre-manifestation antifasciste

A Londres, les participants à une marche pro-palestinienne organisée régulièrement dans le centre-ville se sont réunis comme prévu.

La Metropolitan Police de la capitale a prévenu vendredi qu'elle avait renforcé les moyens mobilisés. Elle a aussi averti qu'elle "ne tolérera pas que des individus utilisent le droit de manifester comme un moyen de commettre des actes de violence ou d'inciter à la haine raciale et religieuse".

A Manchester, des "centaines de personnes" se sont rassemblées samedi dans le centre-ville à l'appel de groupes anti-racistes, en réponse à une manifestation dont l'appel est attribué à des militants d'extrême droite, a indiqué le mouvement Stand Up To Racism sur X. Toujours dans la ville, des échauffourées ont eu lieu entre des manifestants et la police, qui tente de maintenir à distance la contre-manifestation pour éviter des affrontements entre les deux groupes, selon la BBC.

Du côté de Liverpool, des manifestants ont jeté des chaises, des briques et d'autres projectiles sur les forces de l'ordre, selon l'AFP. "Plusieurs policiers ont été blessés alors qu'ils faisaient face à des désordres graves dans le centre-ville de Liverpool", a indiqué sur X la police du Merseyside. "Ce comportement (...) ne sera pas toléré. Et nous arrêterons les responsables", a-t-elle ajouté.

Résurgence de l'islamophobie

Parmi les appels à la haine, le mouvement d'extrême droite English Defence League est très actif au Royaume-Uni. Il a connu son apogée en 2010, mais l’embrasement actuel active une résurgence des sentiments anti-migrants et islamophobes.

D’un côté, les groupes d'extrême droite font des appels à la violence qui sont individuellement punis par le gouvernement. De l'autre, le partage viral d’appels à la haine par des bots sur internet rend la situation très difficile à endiguer et pose un défi pour la police, qui ne peut pas jauger l’ampleur des manifestations.

Des manifestations violentes organisées par des membres de groupes d'extrême droite ont éclaté dans toute la Grande-Bretagne. [KEYSTONE - STR]
Des manifestations violentes organisées par des membres de groupes d'extrême droite ont éclaté dans toute la Grande-Bretagne. [KEYSTONE - STR]

A Nottingham, la police a dû s'interposer entre des manifestants, entre un groupe qui criaient des slogans anti-migrants et arboraient des drapeaux anglais, et l'autre qui lui répondait par le slogan: "les réfugiés sont les bienvenus ici", selon l'AFP.

En outre, à Hull, dans le nord-est, des manifestants ont brisé les vitres d'un hôtel utilisé pour héberger des demandeurs d'asile, selon la BBC, tandis qu'à Belfast des pétards ont été jetés durant des échanges tendus entre un groupe anti-musulmans et des manifestants anti-racistes.

>> Réécouter dans le 12h30 l'interview de Marc Lenormand, maître de conférences en études britanniques à l’Université Paul Valéry Montpellier 3 :

Le Royaume-Uni fait face à de graves émeutes depuis une semaine. [PA via AP/Keystone - Owen Humphreys]PA via AP/Keystone - Owen Humphreys
Le Royaume-Uni fait face à de graves émeutes depuis une semaine: interview de Marc Lenormand / Le 12h30 / 4 min. / le 5 août 2024

"Des violences impardonnables"

Les autorités et de nombreux responsables politiques ont fermement condamné ces violences, la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper promettant que les émeutiers "paieront le prix de leur violence et de leur comportement de voyous". La maire pour la région du nord-est Kim McGuinness a condamné ces groupes d'extrême droite.

Ils "avaient fait la publicité de ce qu'ils appelaient une manifestation pacifique" à Sunderland. "Mais ca n'avait rien de pacifique. C’était de la criminalité et de la violence, et la réponse de la police a été forte", a-t-elle affirmé samedi sur la BBC. La ministre de l'Education, et élue de Sunderland, Bridget Phillipson a dénoncé des violences "impardonnables", ajoutant que les "criminels impliqués (...) seront identifiés, poursuivis et punis".

L'ancienne ministre de l'Intérieur conservatrice Priti Patel, candidate pour prendre la tête du parti, a jugé les violences "totalement inacceptables". Elle a appelé le gouvernement à reconvoquer le Parlement, dont l'activité s'est achevée mardi pour la traditionnelle pause estivale.

Sujet radio: Sidonie Gaucher

Sujet web: Raphaël Dubois avec ats

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Affrontements vendredi soir

Vendredi soir, à Sunderland, des affrontements ont notamment eu lieu devant une mosquée de la ville entre policiers et émeutiers, dont beaucoup arboraient des drapeaux anglais et chantaient des slogans islamophobes.

La police a dénoncé de "graves niveaux de violences". Trois agents ont dû être hospitalisés, tandis que huit personnes ont été arrêtées. Un poste de police a aussi été incendié. D'autres heurts s'étaient produits mercredi dans plusieurs villes, notamment à Londres, Hartlepool (nord) ou Manchester.

>> A lire également : Nouvelles émeutes au Royaume-Uni, trois policiers hospitalisés