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Début des délibérations du jury dans le procès pénal de Donald Trump à New York

Donald Trump connaîtra bientôt le verdict du tribunal de New-York
Donald Trump connaîtra bientôt le verdict du tribunal de New-York / 12h45 / 2 min. / le 29 mai 2024
Les 12 jurés au procès pénal de Donald Trump à New York délibèrent depuis mercredi pour trouver un verdict. Les débats pourraient durer plusieurs jours. Le candidat républicain est poursuivi pour paiements dissimulés à une star du X lors de la campagne de 2016.

"Vous êtes les juges des faits", a rappelé le juge Juan Merchan aux jurés, juste avant qu'ils ne se retirent. Il les a exhortés à "mettre de côté leurs opinions personnelles" envers le candidat républicain à la présidentielle de novembre, qu'elles lui soient favorables ou défavorables.

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En campagne pour la présidentielle du 5 novembre, contraint depuis mi-avril de venir chaque jour dans le prétoire, Donald Trump a tempêté devant la presse contre "une situation scandaleuse" et dénoncé des "poursuites (pénales) truquées". Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a fustigé aussi un "tribunal de pacotille!" et un magistrat "corrompu et conflictuel".

Mardi fut une journée marathon au 15e étage du palais de Justice de Manhattan. Le jury a écouté plus de trois heures de plaidoiries de la défense demandant l'acquittement "vite fait, bien fait" de son accusé, puis cinq heures de réquisitoire de l'accusation réclamant sa condamnation pour avoir "subverti la démocratie".

Candidature pas remise en cause

Les six semaines de débats à New York ont été dominées par des histoires de sexe, d'argent et de politique. Le jury va devoir trancher une question: Donald Trump s'est-il rendu coupable de 34 falsifications de documents comptables, destinées à cacher un paiement de 130'000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels pour éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016?

En cas de réponse positive, la campagne présidentielle de 2024 basculerait dans un scénario sans précédent, avec l'un des deux grands candidats se retrouvant sous le poids considérable d'une condamnation pénale, une première pour un ancien président américain.

Donald Trump pourrait faire appel et quand même se présenter le 5 novembre face à Joe Biden, le président démocrate sortant de 81 ans.

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Unanimité requise

Le délibéré des jurés peut prendre plusieurs jours. Il leur faudra être unanimes pour déclarer Donald Trump coupable ou non coupable. Si, au bout d'un certain temps, ils parviennent à un constat de désaccord, le procès sera annulé et à refaire entièrement, un répit qui pourrait s'avérer suffisant à Donald Trump, car il sera probablement difficile d'organiser de nouveaux débats avant l'élection présidentielle.

S'il est déclaré coupable, ce ne sera pas aux jurés, mais au juge, de fixer la peine quelques semaines plus tard. La prison est possible en théorie, les falsifications de documents comptables étant passibles au maximum de quatre ans dans l'Etat de New York. Mais en l'absence d'antécédents judiciaires au pénal du prévenu de bientôt 78 ans, il pourrait prononcer une peine alternative telle qu'un sursis avec mise à l'épreuve, ou des travaux d'intérêt général, ainsi qu'une amende.

cab avec afp

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Une affaire qui remonte à 2016

Durant son réquisitoire mardi, le procureur Joshua Steinglass a tenté une dernière fois de convaincre les jurés que derrière les falsifications comptables, "le coeur de cette affaire, c'est un complot et une dissimulation" pour gagner la présidentielle de novembre 2016 contre Hillary Clinton.

L'argent avait servi à acheter le silence de Stormy Daniels sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec le milliardaire, alors qu'il était déjà marié avec son épouse Melania, un épisode nié par Donald Trump.

La somme avait été versée à l'actrice par Michael Cohen, l'ancien homme de confiance de l'homme d'affaires et dirigeant républicain.

Une fois Donald Trump à la Maison Blanche, en 2017, Michael Cohen s'était fait rembourser, à l'aide, selon l'accusation, de fausses factures et d'entrées maquillées en "frais juridiques" dans les comptes de la Trump Organization, d'où les poursuites pour falsifications comptables.

Mais pour la défense, cette thèse ne tient pas. Donald Trump, devenu "chef du monde libre" et occupé à des problèmes bien plus importants, ne connaissait pas les détails de la paperasse quand il a rémunéré son avocat.