Début des législatives en Inde, où le Premier ministre Narendra Modi brigue un 3e mandat
Le parti du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party, est le favori des élections législatives. Le Congrès, principal parti d'opposition, estime de son côté que l'élection sera plus serrée que ne le suggèrent les sondages.
Près d'un milliard d'électeurs et électrices sont attendus ces six prochaines semaines dans les bureaux de vote du pays. Après l’annonce des résultats le 4 juin, les élus rejoindront le Parlement à New Delhi et choisiront leur futur Premier ministre.
Narendra Modi a exhorté les électeurs de la première phase du scrutin, qui en compte sept, à "exercer leur droit de vote en nombre record", en particulier les jeunes et ceux qui votent pour la première fois. "Chaque vote compte et chaque voix est importante", a-t-il ajouté sur le réseau social X.
Eventuel troisième mandat pour Modi
En 2019, Narendra Modi avait été réélu par 353 parlementaires. Il vise cette fois-ci les 400 sièges. En jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou, l'homme âgé de 73 ans a déjà donné deux victoires écrasantes à son parti, en 2014 et 2019.
En cas de succès, l'homme de 73 ans deviendrait le deuxième Premier ministre indien après Jawaharlal Nehru, héros de l'indépendance et premier chef de gouvernement du pays, à obtenir un troisième mandat consécutif.
Risque pour la démocratie
Tavleen Singh, analyste politique, s'inquiète de la possible victoire de l'actuel Premier ministre: “La liberté d’expression s’est réduite sous Narendra Modi. Son autoritarisme est plus marqué et l'opposition fait donc campagne sur la mort de la démocratie. Mais dans un monde troublé, les électeurs cherchent un régime stable et fermeront les yeux sur ses dérives.”
L’opposition, réunie en coalition, et le parti nationaliste Bharatiya Janata Party s’affronteront donc sans répit les sept semaines à venir.
Côme Bastin, msa et agences
Le réseau social X bloque des messages politiques en Inde
À la demande des autorités indiennes, le réseau social X a bloqué plusieurs messages à caractère politique. La plateforme a indiqué, sans cacher sa désapprobation, que ces messages ne seraient pas accessibles aux internautes indiens jusqu'à la fin des élections.
L'année dernière, un tribunal indien avait condamné le réseau social à une amende pour avoir refusé de supprimer des tweets et des comptes. Les autorités indiennes ont aussi imposé à plusieurs reprises des coupures générales d'internet pendant certaines périodes de troubles.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014, l'Inde a perdu 21 places dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Il se situe désormais au 161e rang sur 180 pays.