"Après une longue bataille contre le cancer, notre père, Alberto Fujimori, vient de partir à la rencontre du Seigneur. Nous demandons à ceux qui l'ont aimé de nous accompagner par une prière pour le repos éternel de son âme. Merci pour tout papa !", ont informé ses enfants Keiko, Hiro, Sachie et Kenji Fujimori.
Alberto Fujimori, d'origine japonaise, a dirigé le Pérou d'une main de fer entre 1990 et 2000. Neuf années plus tard, il a été condamné à 25 ans de prison pour crimes contre l'humanité et corruption, notamment pour deux massacres de civils commis par un escadron de l'armée dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier lumineux au début des années 1990.
Libéré "pour raisons humanitaires"
Après avoir purgé 16 ans de prison, il a été libéré en décembre sur ordre de la Cour constitutionnelle "pour raisons humanitaires", malgré l'opposition de la justice interaméricaine.
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En juillet dernier, sa fille Keiko Fujimori, dirigeante du principal parti de droite du pays, avait annoncé que l'ancien président se portait candidat pour un troisième mandat en 2026.
afp/jtr
Alberto Fujimori, le président qui a profondément divisé le Pérou
Alberto Fujimori a gouverné pendant dix ans le Pérou d'une main de fer, un héritage qui divise toujours profondément les Péruviens. Malgré une demande de "pardon" formulée en 2017 pour les actes commis par son gouvernement, l'ancien dirigeant a désuni les Péruviens comme peu d'hommes politiques l'ont fait dans l'histoire du pays.
Car dans ce pays andin de 32 millions d'habitants, il est difficile d'oublier le passage au pouvoir de celui que l'on surnomme "El Chino" (le Chinois). Pour certains, il est l'homme qui a dopé l'essor économique du pays par ses politiques ultra-libérales, et combattu avec succès les guérillas du Sentier lumineux (maoïste) et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste).
D'autres se souviennent surtout des scandales de corruption et de ses méthodes autoritaires, qui l'ont conduit derrière les barreaux pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre le Sentier lumineux. Qualifié de "dictateur" par ses ennemis, il a écopé d'une peine de 25 ans de prison en 2009 pour crimes contre l'humanité.