Podcast - Comment défendre une "ordure"?

En 2016, Loïc Parein a défendu le meurtrier de la jeune Marie et d’une première compagne. "Je n’ai pas hésité, car les faits n’étaient pas contestés et le travail allait être celui de prévenir l’excès dans la répression. Et puis lorsqu’on a la vocation de défendre, on a cet élan de vouloir se porter au secours de celui qui est rejeté par toute une société."

On a tous en nous cette faille

Loïc Parein, alors, s’est fait menacer, traiter de "Maître Salopard". Les menaces sur ses proches ont pesé, plus que le regard de la société presque unanime à le fustiger. "Le vrai critère pour le pénaliste n’est pas la morale mais de savoir si la loi pénale a été franchie ou pas. Tout le monde a le droit d’être défendu, c’est une valeur démocratique, donc le regard de la société sur l’avocat m’importe assez peu. Par contre, le regard des victimes m’importe davantage. Je dois être capable de les regarder quand je plaide", poursuit l’avocat lausannois, auteur de "Le premier jour d’un condamné" aux éditions de l’Hèbe.

Lorsqu’il n’y a aucun doute sur la culpabilité de l’accusé, comme c’est le cas dans le cadre du procès Mazan, sur quoi porte la défense? Peut-on défendre un criminel sans tenter de salir sa victime? Quelle relation développe-t-on avec de tels clients?

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Benoît Peyrucq AFP

Caroline Stevan