Des dizaines de milliers d'Argentins marchent en mémoire de la dictature, que le gouvernement Milei revisite
Le centre de Buenos Aires était totalement paralysé, plusieurs avenues menant à l'emblématique Place de Mai noires de monde, dans l'un des rassemblements les plus suivis des dernières années pour un 24 mars, traditionnel "Jour de la mémoire", ont constaté des journalistes de l'AFP.
30'000 morts
Ce 24 mars commémore l'accession au pouvoir en 1976 de la junte militaire, qui allait laisser 30'000 morts et disparus, selon un bilan des organisations de droits humains. Bilan de plus en plus ouvertement contesté par l'exécutif du président Javier Milei (lui parle de moins de 9000), au nom d'une "vérité complète", d'une "mémoire et justice pour tous", en référence aux victimes des guérillas d'extrême gauche des années 70.
"Vraiment 30'000 !", "Tout est stocké dans la Mémoire !" "Oui à la mémoire, non à la peur !", "Oui aux droits, non à la droite", exprimaient quelques-unes des banderoles et pancartes, au côté des portraits de disparus brandis à bout de bras, dans les impressionnants cortèges à partir de la mi-journée à Buenos Aires. D'autres marches étaient prévues dans plusieurs villes de province.
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Une vidéo du gouvernement
Pour marquer ce "Jour de la mémoire", le gouvernement dont le président se montre nostalgique de cette période a pour sa part diffusé une vidéo de 12 minutes, dans laquelle il pose "sa version" du bilan de la dictature, fait parler des victimes de guérillas de gauche, et une nouvelle fois conteste le bilan des 30'000 en fustigeant un "un négoce des disparus" pour financer les ONG de droits humains dans les années post-dictature.
Au rassemblement du 24 mars, occasion traditionnellement familiale, apolitique - quoique très suivie à gauche - s'étaient associées pour la première fois cette année de grandes centrales syndicales, avec des messages politiques contre "la misère planifiée" dans un contexte d'austérité depuis trois mois par le gouvernement ultralibéral de Javier Milei.
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afp/fgn