Sur ces images, on voit les manifestants utiliser une camionnette pour enfoncer la porte avant que certains d'entre eux, le visage masqué, ne pénètrent brièvement dans le palais.
Ils sont "parvenus à l'entrée, rien de plus. Ils ne sont pas entrés", a assuré le porte-parole de la présidence. Les manifestants ont été repoussés avec des gaz lacrymogènes par des militaires en charge de la sécurité du palais, a témoigné un caméraman présent sur les lieux.
Pas de réponse par la violence
L'assaut fugace est intervenu au moment où le président Andres Manuel Lopez Obrador évoquait l'affaire des disparus d'Ayotzinapa pendant sa conférence de presse quotidienne. "C'est très clairement un plan de provocation", a commenté le président, alors que la campagne électorale a commencé au Mexique vendredi pour désigner son successeur le 2 juin. "C'est un mouvement contre nous".
"Ils voudraient que nous répondions de manière violente. Nous n'allons pas le faire car nous ne sommes pas des oppresseurs", a-t-il poursuivi. "On va réparer la porte et il n'y a pas de problème".
La candidate du parti au pouvoir Claudia Sheinbaum est la grande favorite de la présidentielle, portée par la popularité du président sortant, qui ne peut pas se représenter après un mandat unique de six ans selon la Constitution.
Etudiants disparus
Des manifestants avaient déjà tenté d'attaquer les portes du Palais national, siège de la présidence depuis 2018. C'est la première fois depuis des années qu'ils atteignent leur but.
Les proches des 43 disparus, accompagnés de leurs avocats, de militants et d'étudiants manifestent régulièrement dans le centre de Mexico, surtout à l'approche de la date anniversaire du drame.
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Un campement à leur mémoire est installé sur la principale artère du centre de la capitale, face au Palais national. Le président s'est dit prêt à recevoir les proches des étudiants disparus, mais a finalement envoyé un sous-secrétaire du ministère de l'Intérieur pour échanger avec eux.
Les étudiants d'Ayotzinapa ont disparu dans la nuit du 27 septembre 2014 après s'être rendus à Iguala, dans l'Etat de Guerrero (sud), où ils s'apprêtaient à monter à bord de plusieurs autobus pour se rendre dans la capitale Mexico et participer à une manifestation.
Commission pour la vérité
Selon la version officielle de l'ancien gouvernement (2012-2018), ils ont été enlevés par la police locale, en collusion avec des criminels, et ont été livrés au cartel des Guerreros Unidos qui les aurait assassinés.
Les familles ont rejeté l'enquête du gouvernement d'Enrique Peña Nieto (2012-2018), qui affirmait notamment que les jeunes avaient été confondus avec des membres d'un autre cartel.
Un groupe d'enquêteurs, formé après un accord entre le gouvernement et la Commission interaméricaine des droits de l'Homme, affirme que l'armée a permis l'attaque et le meurtre des étudiants, les a dissimulés et n'a pas fourni d'informations transparentes sur les faits.
ats/juma