La tension monte encore d'un cran sur les campus des universités aux États-Unis. Plus de 130 personnes ont été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi devant la prestigieuse université NYU, à New York, après des manifestations étudiantes pro-palestiniennes, a indiqué la police new-yorkaise..
Les 133 personnes ont été relâchées, a affirmé plus tard un porte-parole de la NYPD. Parmi elles figurent des étudiants et des enseignants à NYU, selon des témoignages sur les réseaux sociaux.
Des arrestations ont aussi eu lieu à Yale, Harvard et au MIT.
Columbia, épicentre du mouvement
Depuis jeudi et l'arrestation d'une centaine de personnes lors d'un rassemblement sur le campus de Columbia, les tensions n'ont cessé de s'accentuer.
Plusieurs centaines de manifestants et manifestantes occupent la pelouse de Columbia jour et nuit. "On restera ici jusqu'à ce qu'ils nous parlent et écoutent nos demandes", affirme Mimi Elias, étudiante à Columbia qui dit faire partie des personnes arrêtées et depuis suspendues par l'université.
L'université a "empiré la situation"
Joseph Howley, professeur de grec et de latin à Columbia, estime que l'université a "empiré la situation" en choisissant les arrestations. Membre d'un groupe d'enseignants pro-palestiniens, il accuse "l'extrême droite américaine" de vouloir museler les "opinions politiques qu'elle n'aime pas".
Au cœur des tensions, les accusations d’antisémitisme et les plaintes de certains étudiants juifs qui disent ne pas se sentir en sécurité.
Parmi les principaux organisateurs des protestations, on retrouve des organisations juives comme Jewish Voice for peace et Students for Justice in Palestine. Ces étudiants insistent sur le fait que leur mobilisation est avant tout pour la Palestine et contre la politique de l’Etat d’Israël.
Le débat gagne le monde politique
Plusieurs personnalités, dont des élus du Congrès, ont accusé ces rassemblements d'attiser l'antisémitisme. Le débat est remonté jusqu'à la Maison Blanche.
Je condamne les manifestations antisémites. (...) Je condamne aussi ceux qui ne comprennent pas ce que vivent les Palestiniens
Lundi, le président Joe Biden a condamné les "manifestations antisémites" tout en dénonçant "ceux qui ne comprennent pas ce que vivent les Palestiniens".
"Cet antisémitisme flagrant est répréhensible et dangereux, et il n'a absolument pas sa place sur les campus universitaires, ni nulle part dans notre pays", a-t-il poursuivi.
Sujet radio: Loubna Anaki
Adaptation web : doe avec afp