Emmené par des hommes au visage tatoué et des cavaliers brandissant le drapeau maori rouge, blanc et noir, le cortège multicolore a convergé dans le calme vers le Parlement, où le texte controversé doit être débattu ce mardi.
De nombreux manifestants sont arrivés à Wellington après un "hikoi" (marche de protestation) de neuf jours qui a débuté à des centaines de kilomètres de là, à la pointe nord de la Nouvelle-Zélande.
Réviser le texte fondateur
Le projet de loi controversé vise à réinterpréter le traité de Waitangi, signé en 1840 entre les Maoris de Nouvelle-Zélande et les colons anglais afin d'instaurer la paix. Ce texte est considéré comme le document fondateur du pays.
Proposé par un parti minoritaire de la coalition au pouvoir, ce changement n'a pratiquement aucune chance d'être adopté, n'étant même pas soutenu par les autres formations de cette coalition.
Nous n'accepterons pas de modification unilatérale d'un traité qui engage deux parties
Son promoteur, David Seymour, est un libertarien opposé de longue date aux politiques en faveur des Maoris, qui ont statistiquement plus de chances de mourir jeunes, de vivre dans la pauvreté ou d'être incarcérés que le reste des Néo-Zélandais.
Son initiative a déclenché les plus grandes manifestations en Nouvelle-Zélande depuis des décennies.
Moins de droits pour la minorité
Les détracteurs du projet, parmi lesquels des éminents juristes, y voient une tentative de priver les 900'000 membres de la minorité maorie de droits acquis de longue date – comme les programmes d'éducation – et d'envenimer les relations interraciales.
Le seul fait d'avoir formulé une telle proposition menace de "diviser la Nouvelle-Zélande d'une façon que je n'ai jamais vue dans ma vie d'adulte", a affirmé l'ancienne Première ministre conservatrice Jenny Shipley, 72 ans.
"Nous n'accepterons pas de modification unilatérale d'un traité qui engage deux parties", a déclaré Ngira Simmonds, l'un des principaux conseillers de la reine maorie de Nouvelle-Zélande.
Une danse pour déclarer la guerre au projet
La loi était censée être débattue jeudi au Parlement, mais la séance a été interrompue quand Hana-Rawhiti Maipi-Clarke, une députée du parti maori âgée de 22 ans, s'est levée, a déchiré le projet de loi en deux et a commencé un Ka Mate haka, une danse chantée traditionnelle pratiquée par les Maoris lors de conflits pour impressionner leurs adversaires.
D'autres membres de son parti se sont immédiatement joints à elle dans cette danse popularisée mondialement par les All Blacks, l'équipe de rugby néo-zélandaise.
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afp/doe