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Cinq morts et 22 blessés dans un attentat "terroriste" près d'Ankara

La Turquie a été la cible d'un attentat ce mercredi devant le siège des industries de défense près d'Ankara
La Turquie a été la cible d'un attentat ce mercredi devant le siège des industries de défense près d'Ankara / 19h30 / 17 sec. / le 23 octobre 2024
Un attentat a fait cinq morts et vingt-deux blessés mercredi devant le siège des industries de défense de Turquie, à proximité d'Ankara, selon les bilans partagés par les autorités. L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais les autorités turques désignent le PKK.

Dénonçant une "attaque ignoble" visant "l'une des locomotives de l'industrie de défense turque", le président Recep Tayyip Erdogan a promis de "briser ceux qui tendent des mains sales à la Turquie". "Aucune structure, aucune organisation terroriste, aucun foyer malfaisant visant notre sécurité ne pourra atteindre ses objectifs. Notre lutte contre toutes les menaces terroristes se poursuivra avec détermination" a-t-il ajouté sur le réseau X.

Le chef de l'Etat, qui se trouvait à Kazan en Russie, avait annoncé le bilan de "quatre martyrs et quatorze blessés". A ses côtés, son homologue russe Vladimir Poutine lui a exprimé ses condoléances et a "condamné tout acte de ce genre, quelles que soient ses motivations".

Le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya a également revu le bilan initial à la hausse et précisé que "trois des blessés se trouvent dans un état critique". Le terme "martyr" est généralement utilisé pour annoncer la mort de soldats et ou celle de victimes d'actes violents.

Pas encore de revendication

Selon la chaîne de télévision privée postée à l'entrée du site, à une quarantaine de kilomètres d'Ankara, les tirs qui continuaient de résonner après l'explosion, survenue autour de 16h locales (15h en Suisse), ont cessé peu après 17h30. Une autre chaine, Habertürk, a fait état d'"otages", sans autre précision ni confirmation. Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête.

La chaine de télévision privée NTV a évoqué une attaque suicide qui n'a pas été confirmée, assurant qu'un "groupe de terroristes" avait fait irruption devant l'entrée des bâtiments avant que l'un d'eux se fasse "exploser". L'explosion, selon les médias, a été suivie d'échanges de tirs pendant plus d'une heure.

"Un homme et une femme"

Le journal Sabah a lui publié sur son compte X une vidéo tirée des caméras de surveillance à l'entrée du bâtiment. Elle montre deux personnes apparemment munies de fusils d'assaut. Le média affirme qu'il s'agit d'"une femme et d'un homme terroristes".

Des images télévisées ont montré d'importants flammes suivies d'une fumée blanche devant l'entrée du site, avant de devoir renoncer aux directes sur ordre de la RTürk, l'organe de régulation des radios et télévisions turques.

De nombreuses condamnations

Le ministre des transports Abdulkadir Uraloglu a "condamné l'attentat terroriste perpétré contre les installations de Turkish Aerospace Industries Inc." (TUSAS) à Ankara. "Que Dieu ait pitié de nos martyrs et que nos blessés se rétablissent rapidement" a-t-il ajouté sur X. Le chef de l'Opposition Özgür Özel, président du CHP, a également condamné "l'attaque terroriste", précisant condamner le terrorisme, "peu importe de qui et d'où il vient".

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rütte, dont la Turquie est membre, a indiqué "se tenir au côté de notre allié, la Turquie". De même la délégation européenne dans le pays s'est dite "très choquée et attristée", ainsi le ministère allemand des Affaires étrangères et les ambassades de France et des Etats-Unis en Turquie.

afp/fgn

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La Turquie accuse le PKK

Le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya a désigné le PKK, parti des travailleurs du Kurdistan, en lutte armée contre le gouvernement, comme responsable "très probable" de l'attentat qui a coûté la vie à cinq personnes à Ankara, selon le dernier bilan en date.

"Le processus d'identification et la recherche d'empreintes digitales se poursuivent et nous dirons quelle organisation terroriste est à l'origine de l'attentat", a-t-il poursuivi.

"Nous les ferons souffrir"

De son côté, le ministre de la Défense Yasar Guler a également évoqué la responsabilité possible du PKK: "Comme ils le font toujours, ils ont tenté de troubler la paix de notre nation en menant une attaque ignoble et déshonorante".

"Nous infligeons toujours à ces scélérats du PKK le châtiment qu'ils méritent, mais ils ne reviennent jamais à la raison. Nous ne renoncerons pas à les poursuivre jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé, et nous les ferons souffrir pour ce qu'ils ont fait" a-t-il assuré.

"32 cibles" du PKK frappées en Irak et en Syrie

Dans la foulée, le ministère turc de la Défense a annoncé avoir frappé "trente-deux cibles" du PKK et de ses alliés dans le nord de l'Irak et en Syrie.

"Conformément à nos droits d'autodéfense découlant de l'article 51 de la Charte des Nations unies, une opération aérienne a été menée contre des cibles terroristes dans le nord de l'Irak et de la Syrie le 23 octobre 2024, et un total de 32 cibles appartenant aux terroristes ont été détruites avec succès" indique le ministère dans un communiqué, précisant que ces "opérations aériennes se poursuivent".