Au Proche-Orient, Benjamin Netanyahu est décidé à mener une opération terrestre massive à Rafah, dans le sud de Gaza. Ne pas le faire reviendrait à perdre la guerre contre le Hamas, estime-t-il. Repoussant les conditions du Hamas pour une trêve à Gaza, il a assuré que son armée avait le dessus sur le groupe terroriste.
La perspective de reconquérir Gaza enchante les nationalistes, qui réclament désormais ouvertement la recolonisation de l'enclave palestinienne.
Une logique indissociablement coloniale et sécuritaire
Dans la colonie israélienne de Kyriat Arba, près d'Hébron - la plus grande ville palestinienne de Cisjordanie -, les violences contre les Israéliens restent rares, malgré une proximité immédiate de la population palestinienne. Et pour cause: à Kyriat Arba et aux alentours, l'armée est partout.
Boaz Haetzni, militant nationaliste israélien, en donne son analyse au micro du 19h30 de la RTS dimanche. "Les implantations civiles obligent l'armée à les protéger. Elles obligent l'armée à pénétrer dans les fiefs des terroristes pour empêcher les attaques. A ce moment-là, il y a de la sécurité. La preuve: nous sommes sortis de Gaza et il s'est passé ce qu'il s'est passé. Une catastrophe, car nous avions complètement perdu le contrôle sécuritaire", estime-t-il.
Pour ces nationalistes radicaux, le démantèlement des colonies israéliennes de Gaza en 2005 serait donc la cause directe des massacres du 7 octobre. Fin janvier, des milliers d'Israéliens de droite rassemblés à Jérusalem ont réclamé la recolonisation de Gaza. Et début février, plusieurs milliers de personnes ont aussi manifesté pour demander à leur gouvernement de poursuivre la guerre jusqu'à contrôler intégralement la bande de Gaza.
"Agrandir le pays d'Israël"
La recolonisation de Gaza est aussi voulue par certains soldats israéliens, dont les vidéos ont été récemment projetées sur grand écran lors d'un rassemblement en Israël. "Dans cet endroit où ils veulent tuer, nous sommes venus ajouter de la vie. Ce que nous faisons ici servira à construire de nouvelles implantations", explique un militaire.
Onze ministres du gouvernement participaient aussi à ce rassemblement, dont des piliers du Likoud - le parti de Benyamin Netanyahu - comme Haïm Katz, ministre du tourisme. "Nous avons l'occasion de nous relever, de construire, de renouveler et d'agrandir le pays d'Israël", lance-t-il.
Une position minoritaire
Selon un sondage israélien, seul un quart de la population serait favorable à la recolonisation de Gaza, contre 45% qui y est opposée. Mais le mouvement anticolonisation israélien s'inquiète de l'influence grandissante des ultranationalistes au sein du gouvernement.
"S'approprier de la terre, voler, déposséder, le gouvernement actuel le fait de plus en plus. C'est terrible et c'est pour cela que nous sommes ici. Pour faire entendre une autre voix", témoigne Inbar, une militante anticolonisation.
Sujet TV: Stefan Amar
Adaptation web: furr