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Des oeuvres d'art risquent la destruction si Julian Assange meurt en prison

Ultime appel de Julian Assange contre son extradition aux Etats-Unis. [Keystone/AP Photo - Alberto Pezzali]
Un artiste russe menace de détruire des œuvres si Julian Assange meurt en prison / La Matinale / 1 min. / le 20 février 2024
La Haute cour de justice britannique doit examiner cette semaine l'ultime recours de Julian Assange contre son extradition vers les Etats-Unis. Pour exprimer son soutien, l'artiste russe Andreï Molodkine menace de détruire des chefs-d'œuvre de Picasso, Rembrandt ou Warhol si Julian Assange meurt en prison.

On ne voit pas les œuvres d'art, on ne connaît pas non plus leurs noms. Andreï Molodkine, interrogé sur la chaîne télévision Sky News, montre uniquement l'emballage: des caisses en bois empilées dans un coffre-fort suisse de 29 tonnes, qu'il a installé dans sa propriété des Pyrénées.

Il y aurait en tout 16 pièces, d'une valeur totale de 45 millions de dollars. Impossible de vérifier le contenu des caisses, mais un collectionneur italien a confirmé qu'il avait bel et bien accepté de confier à l'artiste un Picasso. Deux barils et une minuterie sont également visibles. Ce dispositif permettrait de détruire avec de l'acide les chefs-d'œuvre si Julian Assange meurt.

Provoquer le débat

Cette démarche est applaudie par certains, dont l'épouse du fondateur de WikiLeaks, mais décriée par d'autres qui y voient uniquement une opération publicitaire. Andreï Molodkine, connu pour ses œuvres engagées, notamment un portrait du président russe Vladimir Poutine imbibé de sang, veut provoquer le débat.

"Je ne le fais pas vraiment pour détruire ces œuvres", affirme-t-il. "Je le fais pour libérer Assange et je pense qu'aujourd'hui la destruction de l'art est un plus grand tabou que celle de vies humaines". Pour l'artiste, ces œuvres d'art doivent servir de bouclier humain. Si Julian Assange est libéré, les pièces seront rendues à leurs propriétaires.

Incarcéré depuis cinq ans dans un établissement de très haute sécurité, le lanceur d'alerte encourt 175 ans de prison pour fuite de documents confidentiels.

Catherine Ilic/edel

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