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Des responsables indépendantistes de Nouvelle-Calédonie incarcérés en France métropolitaine

La police de la Nouvelle-Calédonie a arrêté mercredi 19 juin 2024 une dizaine de personnes, dont un leader indépendantiste, soupçonnées d'avoir joué un rôle dans les violences qui ont secoué l'archipel. [Keystone - Ludovic Marin]
Des responsables indépendantistes de Nouvelle-Calédonie incarcérés en France métropolitaine / Le Journal horaire / 30 sec. / le 23 juin 2024
Plusieurs militants indépendantistes calédoniens, dont Christian Tein, soupçonné d'avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie, vont être placés en détention provisoire en métropole, ont annoncé samedi leurs avocats qui se sont dits "abasourdis".

Ces décisions ont été prises par un juge des libertés et de la détention (JLD), appelé à se prononcer sur le sort des 11 personnes interpellées mercredi, dont Christian Tein, considéré comme le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT).

Les chefs de mise en examen n'ont pas été précisés. L'enquête vise notamment des faits d'association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique.

Incarcérations en métropole

Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin) selon son conseil, Me Pierre Ortent, qui a fait part de sa "stupeur". "Personne ne détenait l'information au préalable que la destination serait la métropole. Ce sont des procédures parfaitement exceptionnelles par rapport au territoire", a-t-il insisté.

S'il s'agissait d'en faire des martyrs de la cause indépendantiste, on ne s'y prendrait pas autrement

Me Stéphane Bonomo, avocat d'un autre mis en cause, Gilles Joredie

Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui s'est dit "extrêmement choqué et abasourdi".

Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon son avocate, Me Christelle Affoué, qui dénonce "une décision parfaitement choquante et éprouvante".

Six semaines après le début des violences

Ces décisions interviennent six semaines après le début des violences qui agitent le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis celles des années 1980.

Nourries par le vote d'un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien pour le scrutin provincial prévu fin 2024, ces émeutes ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés et des dégâts considérables, d'un coût estimé à 1,5 milliard d'euros, selon le dernier bilan.

>> Relire nos éclairages à ce sujet : Le nickel, un minerai essentiel au coeur de la crise en Nouvelle-Calédonie, La crise en Nouvelle-Calédonie exacerbée par son passé colonial et "Situation insurrectionnelle", "état de guerre civile"; mais pourquoi la Nouvelle-Calédonie s'embrase?

Le projet de loi ayant mis le feu aux poudres a cependant été "suspendu" le 12 juin par Emmanuel Macron, dans la foulée de la dissolution de l'Assemblée nationale.

Dans une lettre aux Calédoniens publiée mardi, Emmanuel Macron a exigé "la levée ferme et définitive de tous les barrages" dans l'archipel et "la condamnation des violences sans faux-semblants". La situation "demeure inadmissible et ceux qui l'ont encouragée devront répondre de leurs actes", avait insisté le chef de l'Etat, qui s'était rendu sur place le 23 mai pour une visite express.

Emmanuel Macron promet de ne pas passer "en force" la loi électorale en Nouvelle-Calédonie

afp/cab

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