Deux cortèges de tracteurs différents défilent dans la capitale. Une trentaine de tracteurs s'est réunie dans la matinée avant d'avancer vers le centre de la ville. Le second se terminera devant le Salon de l'agriculture en début de soirée, avant l'ouverture des portes samedi.
Le puissant syndicat majoritaire FNSEA reconnaît que le salon se présente cette année "comme un temps éminemment politique". Mais l'organisation souhaite aussi que l'événement reste un "temps festif".
Polémique avant l'ouverture
Avant même le début du salon, une nouvelle polémique a éclaté entre les autorités et les agriculteurs. Le président Emmanuel Macron, qui propose samedi un grand débat aux agriculteurs, a suscité l'ire de leurs syndicats en y invitant un collectif écologiste, les Soulèvements de la Terre, avant de faire marche arrière face à la polémique.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a refusé de prendre part à ce débat, en déplorant l'invitation "particulièrement cynique" de ce collectif que le gouvernement entendait il y a peu dissoudre en l'accusant de radicalité. Pour lui, l'invitation des Soulèvements de la Terre montre que l'exécutif n'a "rien compris aux problématiques des agriculteurs".
Face aux réactions de colère et d'incompréhension des syndicats, l'Elysée a pourtant rapidement reculé, annonçant jeudi que le collectif n'était finalement plus invité, "pour garantir la sérénité des débats".
Les blocages relancés cette semaine
Ce nouveau soubresaut dans la crise qui traverse le monde agricole depuis le début de l'année percute l'ouverture du Salon de l'agriculture. Les diverses annonces du gouvernement et de l'Union européenne depuis le début du mouvement de fronde des agriculteurs semblent les laisser sur leur faim.
Blocages de routes et contrôles dans les supermarchés: les actions coup de poing ont repris de plus belle mercredi après une intervention du Premier ministre Gabriel Attal récapitulant les chantiers engagés ces dernières semaines pour améliorer et simplifier la vie des agriculteurs, sur les pesticides, les saisonniers ou la rémunération.
Au niveau national, les services de renseignements constatent, selon une source policière, que la base du monde agricole reste "assez difficile à canaliser en particulier dans certains départements".
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afp/boi
La vache Oreillette pour détendre l'atmosphère
Malgré le contexte difficile, le salon ne déroge pas à la tradition: sa vache égérie, Oreillette, une Normande de cinq ans, est descendue vendredi matin de sa bétaillère devant une nuée de journalistes, a reniflé le bitume du parc des expositions de la Porte de Versailles, puis été amenée vers la salle où elle sera présentée en majesté pendant les neuf jours du salon.
"Je suis moins stressé maintenant qu'elle est arrivée", a souligné son propriétaire.