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Donald Trump et Elon Musk fraternisent lors d'une interview entachée de problèmes techniques

Donald Trump et Elon Musk ont échangé cette nuit sur le réseau social X, devenu outil de campagne au service des Républicains
Donald Trump et Elon Musk ont échangé cette nuit sur le réseau social X, devenu outil de campagne au service des Républicains / 12h45 / 1 min. / le 13 août 2024
Le multimilliardaire Elon Musk a interviewé Donald Trump lundi soir en direct sur son réseau X. Les deux hommes ont échangé un florilège de théories radicales, volontiers xénophobes et climatosceptiques. L'entretien a démarré avec du retard en raison d'une "cyberattaque massive".

Le patron du réseau social avait promis un moment "très divertissant". Il a surtout permis à Donald Trump de recycler ses thèmes de campagne en présence d'un interlocuteur amical, déterminé à ne pas le contredire. Ainsi, pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant dans un bistro, sans jamais s'opposer.

L'ex-président républicain a une nouvelle fois promis "la plus grande déportation de l'histoire" des Etats-Unis, en affirmant sans fondement que l'afflux massif de migrants sous l'administration Biden avait "fait augmenter la criminalité". "Nous avons des gens qui affluent comme si c'était une (...) apocalypse zombie", a acquiescé Musk.

>> Les précisions dans La Matinale :

Elon Musk doit interviewer Donald Trump dans la nuit de lundi à mardisur son réseau X. [Keystone]Keystone
Trump et Musk fraternisent sur X, souvent loin de la réalité / La Matinale / 1 min. / le 13 août 2024

Climat et régimes autoritaires

Il a également ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par "plus de propriétés en bord de mer". "Ce n'est pas comme si la maison était en feu immédiatement", a abondé Elon Musk.

Donald Trump en a aussi profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong Un. S'il revient au pouvoir, les Etats-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis.

Trump, le "bon chemin" pour "la civilisation"

Le patron de Tesla et SpaceX a même semblé candidater pour un poste sous une future potentielle administration Trump, en expliquant qu'il aimerait participer à une commission qui "s'assurerait que l'argent des contribuables est dépensé à bon escient".

L'ex-président a répondu plutôt favorablement en félicitant son vis-à-vis pour les vagues de licenciements qu'il a imposées chez X. "Vous êtes le meilleur réducteur de coûts", a complimenté celui qui s'était pourtant fait mission, dans son précédent mandat, de réindustrialiser et de créer de l'emploi aux Etats-Unis.

Évoquant la présidentielle à venir, Elon Musk a évoqué "un tournant du destin de la civilisation" et parlé de Trump comme "le bon chemin", profitant de l'occasion pour cataloguer son opposante Kamala Harris comme une candidate "d'extrême gauche". Donald Trump, de son côté, a remis en cause sa légitimité, qualifiant le renoncement de Joe Biden de "coup d'Etat".

Tribune pour l'extrême droite

L'interview avait pour but de redynamiser le candidat républicain dans la course à la Maison Blanche, dont la campagne a perdu un peu de terrain depuis l'entrée en lice de Kamala Harris côté démocrate. Mais l'exercice, entre deux hommes habitués aux déclarations outrancières et polémiques, était aussi risqué sur une plateforme accusée d'être devenue un porte-voix pour la droite radicale.

A quelques heures de l'échange, le commissaire européen au numérique Thierry Breton avait d'ailleurs mis en garde Elon Musk, lui adressant - finalement en vain - un courrier pour lui rappeler ses obligations de modération.

Interview perturbée par une "cyberattaque"

De précédentes interviews similaires avaient tourné au fiasco, à l'image de l'entrée en campagne de l'ex-candidat républicain Ron DeSantis, également modérée par Elon Musk sur X, mais qui avait rencontré de sérieux problèmes techniques.

Lundi aussi, l'entretien entre les deux milliardaires a débuté avec plus de 40 minutes de retard, peu après 20h30 (02h30, heure suisse). Elon Musk a affirmé que l'interview avait été perturbée par une cyberattaque DDOS "massive" qui illustrait, selon lui, la volonté de censurer le discours Donald Trump. La discussion a finalement été écoutée par plus d'un million d'utilisateurs en direct.

Lorsque l'interview a pu commencer, plus d'un million de personnes avaient rejoint l'espace de conversation. [via REUTERS - @realdonaldtrump]
Lorsque l'interview a pu commencer, plus d'un million de personnes avaient rejoint l'espace de conversation. [via REUTERS - @realdonaldtrump]

La conversation a été diffusée sur le compte de Donald Trump, qui avait été suspendu après l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021 par ses partisans, mais rétabli après le rachat du réseau social par Elon Musk en 2022.

Un rapprochement au cours des derniers mois

Le mois dernier, le patron de Tesla et SpaceX a officiellement apporté son soutien au candidat républicain, juste après la tentative d'assassinat ayant visé ce dernier. Elon Musk attaque régulièrement les démocrates sur X, où il compte 193 millions d'abonnés.

Le natif d'Afrique du Sud n'a pas toujours été un fervent défenseur de Donald Trump, avec qui il a même ferraillé publiquement. Mais les deux hommes n'ont cessé de se rapprocher ces derniers mois, en particulier depuis la tentative d'assassinat du républicain, et se parlent désormais régulièrement, selon le Wall Street Journal.

Elon Musk a toutefois démenti vouloir donner des dizaines de millions de dollars par mois à la campagne de l'ex-président. Il a parlé de niveaux "bien plus bas".

afp/ther/jop

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Donald Trump porte plainte contre le ministère américain de la Justice

Donald Trump a porté plainte contre le ministère américain de la Justice, réclamant 100 millions de dollars pour tentative de "persécution politique" lors de la perquisition en 2022 de sa résidence en Floride par le FBI pour retrouver des documents classifiés.

La plainte déposée la semaine dernière et consultée lundi par l'AFP accuse le ministre de la Justice Merrick Garland et le patron du FBI Christopher Wray de s'être "éloignés du protocole (appliqué pour les anciens présidents, ndlr) pour blesser" Donald Trump.

"Garland et Wray n'auraient jamais dû approuver une perquisition et la mise en examen qui a suivi", peut-on lire dans la plainte qui réclame 100 millions de dollars de dommages et intérêts et 15 millions de dollars au titre des frais de justice.

Le candidat républicain à la présidentielle de novembre affirme sans cesse, et sans preuves, que les démocrates instrumentalisent la justice contre lui, n'hésitant pas à porter plainte puis à les retirer.

Un meeting mercredi en Caroline du Nord

La semaine dernière, Donald Trump n'a tenu qu'un meeting de campagne, mais avait déjà cherché à toucher une audience différente en accordant une interview à un influenceur masculiniste controversé Adin Ross, lui aussi acquis à sa cause.

L'ex-président sera mercredi en Caroline du Nord pour parler d'économie, mais son agenda allégé a récemment soulevé des interrogations sur sa stratégie de campagne, depuis que les cartes ont été rebattues par le retrait de la candidature de Joe Biden il y a trois semaines.