Modifié

Donald Trump fait le point sur ses intentions s'il remporte l'élection présidentielle

Maintenant, on a le programme de Trump [Keystone - AP Photo/Paul Sancya]
Maintenant, on a le programme de Trump / Tout un monde / 5 min. / le 2 mai 2024
Donald Trump a esquissé mardi dans Time les contours de son second mandat s'il est élu président en novembre. Déployer l'armée pour expulser les immigrants, gracier les assaillants du Capitole condamnés ou laisser le champ libre aux Etats qui interdisent l'avortement: voici quelques points du programme du républicain.

L'ancien président des Etats-Unis a été interrogé par le magazine new-yorkais au cours de deux entretiens, l'un en personne et l'autre au téléphone, sur ce qu'il ferait en cas de victoire en novembre.

Donald Trump, 77 ans, veut ainsi serrer la vis en matière d'immigration, un sujet central en vue de l'élection. Le républicain envisage des expulsions massives. "La Garde nationale (un corps d'armée relevant des Etats, ndlr) devrait être capable de s'en charger. Si ce n'est pas le cas, j'utiliserai l'armée", donc les troupes fédérales, dit-il à Time.

Le journaliste Eric Cortellessa lui fait alors remarquer qu'une loi interdit l'usage de la force militaire contre les civils et lui a demandé s'il pourrait l'outrepasser. "Ce ne sont pas des civils. Ce sont des gens qui ne sont pas légalement dans notre pays. C'est une invasion, probablement telle qu'aucun pays n'en a jamais connue", répond le natif de New York.

En matière d'économie, il indique envisager des droits de douanes de "plus de 10%" sur toutes les importations.

Donald Trump, 77 ans, s'adresse à ses partisans lors d'un meeting à Freeland, dans l'Etat du Michigan, le 1er mai 2024. [KEYSTONE - NICK HAGEN]
Donald Trump, 77 ans, s'adresse à ses partisans lors d'un meeting à Freeland, dans l'Etat du Michigan, le 1er mai 2024. [KEYSTONE - NICK HAGEN]

Un "ennemi de l'intérieur"

En ce qui concerne l'aide à l'Ukraine, Donald Trump indique ne pas vouloir en donner plus tant que "l'Europe ne commence pas à faire autant" que les Etats-Unis.

L'ancien président juge par ailleurs que si la Corée du Sud veut que les milliers de soldats américains basés sur son sol y restent, elle devra payer davantage: "Pourquoi devrions-nous défendre qui que ce soit? Et on parle d'un pays très riche", lance-t-il.

Je pense que l'ennemi de l'intérieur est, dans de nombreux cas, bien plus dangereux pour notre pays que les ennemis extérieurs de la Chine, de la Russie et d'autres

Donald Trump

"Je pense que l'ennemi de l'intérieur est, dans de nombreux cas, bien plus dangereux pour notre pays que les ennemis extérieurs de la Chine, de la Russie et d'autres", affirme en outre Donald Trump, qui a plusieurs fois chanté les louanges de dirigeants autoritaires.

L'héritage de l'assaut du Capitole

L'ex-dirigeant, actuellement en procès à New York à la suite de l'une des nombreuses enquêtes ouvertes contre lui, se dit "absolument" prêt à gracier toutes les personnes condamnées pour avoir envahi le Capitole le 6 janvier 2021. Des partisans du président sortant avaient alors tenté d'empêcher le Congrès de certifier la victoire de son adversaire Joe Biden.

>> A lire également : Donald Trump condamné à des amendes pour outrage et menacé d'incarcération

Interrogé sur la possibilité de violence politique dans la foulée du scrutin de novembre, Donald Trump, poursuivi entre autres pour son rôle dans l'assaut du 6 janvier et pour fraude électorale dans l'Etat de Géorgie, répond: "Si nous ne gagnons pas, vous savez, cela dépend."

>> Revoir les explications du 19h30 sur le duel Trump-Biden :

Le duel Biden-Trump se confirme. Les explications de notre correspondant Gaspard Kühn
Le duel Biden-Trump se confirme. Les explications de notre correspondant Gaspard Kühn / 19h30 / 1 min. / le 6 mars 2024

Le républicain n'a jamais reconnu la légitimité de l'élection de son adversaire démocrate en 2020, répétant qu'elle lui a été "volée". Il dit ne pas être favorable à l'engagement de ceux qui admettent la victoire de l'actuel président.

Donald Trump estime par ailleurs que si la Cour suprême ne lui consacre pas, comme il le lui demande, l'immunité présidentielle, Joe Biden "sera poursuivi pour tous ses crimes."

ami avec afp

Publié Modifié

Sur l'avortement, la parade du fédéralisme

Donald Trump se garde une fois de plus de trop s'avancer sur l'interruption volontaire de grossesse. Bottant en touche, il fait valoir qu'elle relève de la compétence des Etats depuis que la Cour suprême a mis un terme à la garantie fédérale au droit à l'avortement en 2022.

La fin de l'IVG est certes un cheval de bataille du mouvement conservateur aux Etats-Unis, mais le candidat républicain pourrait perdre des plumes en adoptant une position catégorique sur l'avortement, car le sujet divise tant la société américaine que son propre parti.

Donald Trump avait nommé les juges de la Cour suprême qui ont fait pencher la balance en 2022 et s'est attribué la responsabilité de cette décision. Il a toutefois récemment assuré qu'il ne signerait pas d'interdiction au niveau fédéral. Et lorsque le journaliste de Time lui demande s'il s'opposerait à une loi fédérale restreignant le droit à l'IVG, il esquive: "Je n'ai pas à mettre de veto parce que maintenant tout est revenu aux Etats."

Donald Trump indique aussi qu'il laisserait le champ libre à ces derniers s'ils décidaient de poursuivre en justice des femmes ayant avorté au-delà de la date limite, toujours en utilisant l'argument du fédéralisme. "Je n'ai pas à être à l'aise ou non. Ce n'est pas pertinent, car les Etats vont prendre ces décisions", déclare-t-il.

>> A lire également au sujet de la position de Donald Trump sur l'avortement : Donald Trump veut laisser les Etats légiférer sur l'avortement