Donald Trump promet les "quatre plus belles années de l'histoire" des Etats-Unis en cas d'élection
"Je me présente pour être le président de toute l'Amérique, pas de la moitié de l'Amérique", a-t-il lancé dans un discours censé le placer sur la voie directe d'une reconquête de la Maison Blanche.
Cinq jours après avoir été la cible de tirs lors d'un meeting de campagne, l'ancien président de 78 ans est donc remonté sur scène, sous haute sécurité, prononçant un discours d'environ 90 minutes en grand patron incontesté de la droite américaine, au dernier jour de la convention du Parti républicain à Milwaukee.
Durant sa prise de parole, le candidat a repris ses thèmes favoris et dénoncé un monde, selon lui, au "bord de la Troisième Guerre mondiale", promettant de rétablir la paix sur la planète. "Sous notre direction, les Etats-Unis seront à nouveau respectés", a aussi dit le magnat républicain.
"Dieu à mes côtés"
Sous les yeux de sa femme Melania et de sa fille Ivanka, le républicain est revenu en détail sur l'attaque du week-end dernier. "Le sang coulait partout et pourtant, d'une certaine manière, je me sentais en sécurité, parce que j'avais Dieu à mes côtés", a-t-il raconté devant la foule de ses partisans.
Il s'est encore attardé sur cette séquence désormais historique où on le voit, le poing levé et la joue ensanglantée, et escorté par des agents du Secret Service. "Lorsque je me suis levé, entouré du Secret Service, les spectateurs étaient désorientés parce qu'ils pensaient que j'étais mort", a-t-il asséné.
Lorsque je me suis levé, entouré du Secret Service, les spectateurs étaient désorientés parce qu'ils pensaient que j'étais mort
"Je voulais faire quelque chose pour leur faire savoir que j'allais bien. J'ai levé mon bras droit (...) et j'ai commencé à crier 'fight, fight, fight'", comme pour les exhorter à combattre, a ajouté Donald Trump alors que la foule reprenait ses mots en choeur.
Il a également fait observer une minute de silence pour Corey Comperatore, un pompier de 50 ans tué par une des balles qui le visaient. Donald Trump a ensuite embrassé le casque de l'uniforme de la victime.
Le reste de son discours a été plus classique, empruntant des passages répétés à l'envi dans ses meetings politiques. Il a ainsi réitéré sa volonté de favoriser l'exploitation du pétrole aux Etats-Unis et d'empêcher les migrants d'entrer dans le pays dès le "premier jour" de son mandat. Des thèmes plus fédérateurs que l'avortement par exemple, qu'il s'est gardé d'évoquer.
Joe Biden, très fragilisé politiquement et à l'isolement car souffrant du Covid, a paradoxalement été largement épargné par Donald Trump, qui a préféré développer son programme s'il revenait à la Maison Blanche.
Je mettrai fin à toutes les crises internationales que l'administration actuelle a créées
"Je mettrai fin à toutes les crises internationales que l'administration actuelle a créées, y compris l'horrible guerre avec la Russie et l'Ukraine, qui n'aurait jamais eu lieu si j'étais président", a aussi lancé le candidat républicain, citant également la guerre dans la bande de Gaza, provoquée par l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre.
Quatre jours de convention
Les quatre jours de la convention ont vu se succéder au pupitre des Américains anonymes, sélectionnés car ayant perdu un proche tué par un migrant en situation illégale ou par une overdose de fentanyl.
L'autre moment fort de la grand-messe a été le premier grand oral de J.D. Vance, un sénateur atypique choisi par le candidat pour le seconder dans la campagne.
Le jeune élu de 39 ans, opposé à l'aide à l'Ukraine et pratiquant un discours populiste anti-immigration, deviendra vice-président des Etats-Unis si Donald Trump l'emporte en novembre.
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jtr/doe avec afp
Pas de changement de cap si Joe Biden devait renoncer
A un peu plus de 100 jours de l'élection présidentielle, la convention républicaine s'est déroulée alors que Joe Biden apparaît extrêmement fragilisé par des questions lancinantes sur son acuité mentale et des appels, de la part d'élus démocrates, à ce qu'il se retire de la campagne présidentielle.
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Si une telle hypothèse se confirme, la campagne de Donald Trump ne "changera pas fondamentalement", a assuré Jason Miller, l'un des plus proches conseillers du candidat républicain.
Donald Trump a prévu de reprendre sa campagne dès samedi, avec un meeting dans l'Etat du Michigan, une semaine exactement après les tirs qui l'ont visé.
A propos de Kim Jong-Un: "Je pense que je lui manque"
A propos du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Donald Trump a également lancé: "Il aimerait que je revienne aussi. Je pense que je lui manque, si vous voulez savoir".
"Je m'entends bien avec lui", a déclaré le républicain, qui avait rencontré Kim Jong Un à trois reprises sous sa présidence sans parvenir à un accord. Donald Trump a ainsi promis qu'en cas de retour à la Maison Blanche, la Corée du Nord, qui possède l'arme nucléaire, arrêterait de lancer des missiles.