Les trois volumes, détenus par les Archives nationales après que la vente aux enchères de l'un d'eux a été suspendue in extremis en début d'année, couvrent une période allant de 1970, quand le conservateur Edward Heath était Premier ministre, jusqu'à 2003 au moment du deuxième mandat du travailliste Tony Blair.
Les noms des visiteurs du 10 Downing Street ne sont pas systématiquement rendus publics, et le registre lève donc une partie du voile sur ces prestigieux invités.
La défunte reine Elizabeth II signait ainsi "Elizabeth R" (Elizabeth Regina) lorsqu'elle y venait. L'actuel roi Charles III et son ancienne épouse la princesse Diana paraphaient simplement "Charles et Diana".
"Visiter le n°10 Downing Street est toujours une expérience inoubliable", a écrit en 1996 le président sud-africain et héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela, tandis qu'en 1990 le dirigeant tchèque Vaclav Havel a dessiné un coeur sous son nom.
Les présidents américains Jimmy Carter, Ronald Reagan, George H.W. Bush, Bill Clinton et George W. Bush ont tous signé le registre. "Avec respect, amitié, et gratitude pour cette relation qui signifie tant", a notamment écrit en 1989 George Bush senior.
Retrouvé dans un carton abîmé
Pour célébrer le 250e anniversaire de la prestigieuse adresse au coeur de Londres en 1985, la Première ministre Margaret Thatcher et ses cinq prédécesseurs en vie à l'époque – Harold Macmillan, Alec Douglas-Home, Harold Wilson, Edward Heath and James Callaghan – ont tous signé sur la même page.
Parmi les autres signatures notables figurent celles de l'empereur d'Ethiopie Haïlé Sélassié, du dernier dirigeant de l'Union Soviétique Mikhaïl Gorbatchev ou de la Première ministre indienne Indira Gandhi.
Ces trois volumes avaient refait surface en début d'année lorsque l'un d'eux avait été sur le point d'être vendu aux enchères, pour un prix estimé à 15'000 livres (environ 18'000 euros). Selon la maison d'enchères, le propriétaire était un fonctionnaire à la retraite qui l'avait trouvé dans un carton abîmé qu'on lui avait demandé de jeter après une inondation.
La vente avait été suspendue par le gouvernement, en vertu d'une loi sur les documents publics qui lui a permis de revendiquer la propriété sur les trois volumes.
afp/kkub