Au moins 4 morts et 119 blessés dans un "attentat" à la voiture-bélier sur un marché de Noël en Allemagne
Le suspect présumé de l'attaque a été arrêté sur les lieux. "Il s'agit d'un homme originaire d'Arabie Saoudite qui exerce comme médecin ici" dans le Land de Saxe-Anhalt, a indiqué le chef du gouvernement régional, Reiner Haseloff, précisant qu'il avait "agi seul".
Le bilan s'est alourdi à quatre morts et 119 blessés, dont 41 graves. Les autres ont subi des blessures de gravité qualifiées de "moyenne" ou "légère", a affirmé la mairie, en précisant "qu'une voiture a foncé à grande vitesse sur la foule présente sur le marché de Noël".
"Un événement terrible"
Le chancelier allemand Olaf Scholz a estimé que les événements survenus dans cette ville d'environ 250'000 habitants, capitale du land de Saxe-Anhalt laissaient "présager le pire".
Le ministère régional de l'Intérieur a également indiqué à l'AFP partir du principe qu'il s'agissait "d'un attentat". "Il s'agit d'un événement terrible, dans les jours précédant Noël", a déclaré à la chaîne de télévision publique MDR le ministre-président de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff.
Appel à la vigilance
La chaîne de télévision NTV a montré de nombreuses ambulances et camions de pompiers sur le site, des blessés transportés d'urgence vers les hôpitaux et des secouristes en train d'installer des dispositifs d'aide aux victimes.
La ministre de l'intérieur Nancy Faeser, avait récemment appelé la population à être vigilante sur les marchés de Noël, sans faire état de menaces spécifiques. Les marchés de Noël sont une "cible idéologiquement appropriée pour les personnes motivées par l'islamisme", selon les services de renseignement. Mais les motivations de l'auteur de l'attaque vendredi soir ne sont pour l'heure pas connues.
L'Allemagne a déjà connu une attaque sanglante au camion-bélier contre un marché de Noël en décembre 2016 en plein centre de Berlin. Revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), elle avait fait 12 morts et plus de 60 blessés.
agences/jfe
Réactions de soutien
La présidente de la Confédération Viola Amherd s'est dite vendredi "bouleversée" par "l'acte horrible" à Magdebourg. "La Suisse se tient aux côtés de l'Allemagne en ces heures difficiles", a ajouté sur X la ministre valaisanne, envoyant ses pensées aux victimes et à leurs proches.
D'autres chefs d'Etat, dont Emmanuel Macron, Giorgia Meloni et Pedro Sánchez, ont aussi exprimé leur soutien.
Les Etats-Unis se sont dits "choqués et attristés par les nouvelles tragiques de Magdebourg", a indiqué le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller, assurant que Washington était prêt à "fournir de l'aide".
L'Arabie saoudite a quant à elle "condamné" samedi l'attaque, affirmant son "rejet de la violence". Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères diffusé sur X, le royaume du Golfe a exprimé "sa solidarité avec le peuple allemand et les familles des victimes".
Plusieurs attaques récentes
Fin août, une attaque au couteau commise par un Syrien et revendiquée par l'EI a fait trois morts et plusieurs blessés lors d'une fête à Solingen (ouest).
En juin, une autre attaque au couteau, imputée à un Afghan lors d'un rassemblement anti-islam à Mannheim, a fait un mort, un policier qui s'était interposé.
En septembre, un Syrien de 27 ans soupçonné de liens avec l'islam radical a été arrêté pour avoir préparé une attaque à la machette ciblant des soldats allemands dans une ville de Bavière.
Attentat en préparation
Et récemment, trois jeunes djihadistes présumés soupçonnés de préparer un attentat ont été arrêtés dans le sud-ouest de l'Allemagne, ont annoncé mardi le parquet fédéral et la police.
Parmi eux, deux frères germano-libanais, âgés de 15 et 20 ans, sont suspectés d'avoir "préparé concrètement un attentat" motivé par une "profonde sympathie pour le groupe terroriste État islamique" (EI), indiquent ces sources dans un communiqué.
Depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, les autorités allemandes ont accru leur vigilance face la menace islamiste et la résurgence de l'antisémitisme, comme de nombreux pays dans le monde.