Une simple phrase d'Elon Musk déclenche une nouvelle fois les passions. Vendredi, sur son réseau X, le milliardaire américain a affirmé que seul le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) pouvait "sauver" le pays. La déclaration crée le malaise alors que la campagne pour les élections anticipées de février bat son plein.
"Ce n'est pas la première fois qu'Elon Musk commente la politique allemande sur X. Nous en prenons note. Nous n'en tenons pas compte, nous ne portons pas de jugement", a déclaré une porte-parole du gouvernement Christiane Hoffmann lors d'une conférence de presse régulière.
Harcelée de questions pendant la conférence, la porte-parole a décliné tout jugement de valeur sur ce message, mais rappelé que le gouvernement allemand était "inquiet concernant le développement de la plateforme X et ce qui s'y passe".
Cher @elonmusk, Merci beaucoup pour votre message. (...) Je vous souhaite, ainsi qu'au président Donald Trump, le meilleur pour le mandat à venir !
L'AfD jublie
L'AfD, formation d'extrême droite hostile aux migrants, anti-système et pro-russe, jubilait vendredi. "Vous avez parfaitement raison", a posté sa codirigeante Alice Weidel.
Elon Musk, qui doit occuper des fonctions officielles dans la prochaine administration républicaine du président élu Donald Trump, s'est déjà immiscé dans la politique britannique en attaquant en particulier le parti travailliste au pouvoir. Son soutien au parti d'extrême droite Reform UK de Nigel Farage est une source d'inquiétude aussi pour les conservateurs.
"Complètement inacceptable"
De son côté, le député du parti social-démocrate allemand du chancelier Olaf Scholz, Axel Schäfer, a jugé le message du milliardaire "complètement inacceptable".
"Nous rejetons toute ingérence dans notre campagne électorale", a-t-il ajouté, interrogé par le quotidien Tagesspiegel.
Selon un eurodéputé de l'opposition conservatrice, Dennis Radtke, Elon Musk "est une menace". Il a également écrit sur X:"L'érosion de notre démocratie est alimentée de l'intérieur et de l'extérieur".
Élections anticipées en février
L'AfD est créditée d'environ 19% des intentions de vote dans les sondages pour le scrutin anticipé du 23 février, organisé suite à la chute du gouvernement tripartite d'Olaf Scholz début novembre.
Les conservateurs de la CDU/CSU sont en tête avec environ 32%, le SPD du dirigeant allemand pointe autour de 15%. Tous les partis excluent une coopération gouvernementale avec l'AfD.
afp/doe