Les lignes bougent au lendemain de la démission de Michel Barnier. En particulier à gauche, où le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s'est dit prêt à discuter du "gouvernement d'intérêt général" souhaité par le chef de l'Etat, mais sur la base "de concessions réciproques".
Une ouverture avant un rendez-vous au sommet au palais présidentiel, où Emmanuel Macron a d'abord rencontré en début de journée les dirigeants de son propre camp (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI), avant d'accueillir à midi Olivier Faure et les chefs des groupes socialistes à l'Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner.
"Le président n'a posé aucun préalable sur aucun sujet", a affirmé le numéro un du PS, qui a lui fait savoir que ses troupes ne participeraient "en aucun cas à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite".
Les socialistes ont même obtenu un geste d'ouverture d'Emmanuel Macron qui, selon Olivier Faure, s'est "engagé à appeler aujourd'hui" leurs alliés écologistes, communistes et Insoumis "pour leur proposer d'entrer en discussion", alors que ces formations n'étaient jusqu'ici pas conviées.
Discussions sous tension
Manière de couper court aux accusations de trahison? En se disant prêt à "des compromis sur tous les sujets", y compris sur la réforme des retraites, Oilivier Faure a en effet déclenché l'ire des partenaires du Nouveau Front populaire.
A commencer par le patriarche Insoumis, Jean-Luc-Mélenchon, qui a souligné que "LFI n'a donné aucun mandat" au patron du PS "pour négocier un accord". La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a aussi sursauté, appelant le PS à ne "pas tomber dans ce piège".
L'idée d'une grande coalition en braque également certains à droite. Comme le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, pour qui sa famille politique "ne pourra faire aucun compromis avec la gauche (...) qui a voté une motion de censure irresponsable".
Reste à voir si les dirigeants des Républicains tiendront le même discours face à Emmanuel Macron, qui doit les recevoir dans la soirée.
Nom du Premier ministre attendu "dans les prochains jours"
Le chef de l'Etat a promis la nomination d'un nouveau Premier ministre "dans les prochains jours", mais cette annonce ne devrait toutefois pas intervenir avant lundi, selon plusieurs participants à la réunion matinale avec le bloc central.
Quel qu'il soit, le nouveau Premier ministre aura comme priorité le budget, dont les discussions au Parlement ont été interrompues par la motion de censure.
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Qui pour porter ce chantier? François Bayrou a déjeuné jeudi avec le président et s'est également entretenu avec un autre prétendant, l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve. Les noms du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, ou du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.
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afp/kkub