Le chef de l'Etat français est arrivé à l'aéroport de La Tontouta de Nouméa aux alentours de 8h30 (mercredi 23h30, heure Suisse) pour une journée dans l'île où il doit rencontrer notamment les élus et acteurs économiques locaux.
"Je voulais simplement vous dire (...) ma volonté ici, avec les ministres et l'ensemble du gouvernement, d'être aux côtés de la population et pour que le plus vite possible, ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité. C'est la priorité des priorités", a déclaré le président français dès sa descente de l'avion. Il a assuré n'avoir "pas de limite" de temps sur place. Et a promis qu'"à l'issue de cette journée, des décisions seront prises et des annonces seront faites".
Après les représentants loyalistes, Emmanuel Macron une rencontre était prévue jeudi à la nuit tombée avec les chefs de file des partis indépendantistes. Toutes les composantes des partis indépendantistes de l'archipel étaient présentes autour de la table, selon la liste de la délégation diffusée par l'Elysée.
Parmi eux il y avait plusieurs dirigeants de l'Union calédonienne (UC) et des cadres du parti Palika. Assigné à résidence, Christian Tein, membre de l'UC et chef de file de la CCAT, collectif indépendantiste qui organise la contestation, était aussi présent.
Le chef de l'Etat avait auparavant rencontré les non-indépendantistes, dont Sonia Backès, cheffe de file de la branche radicale des loyalistes, et Philippe Dunoyer, figure de Calédonie Ensemble.
Pas de "retour en arrière institutionnel"
Emmanuel Macron a exclu que "l'apaisement" passe par un "retour en arrière institutionnel". "Néanmoins, nous devons remettre toutes les parties prenantes autour de la table", a-t-il plaidé.
Alors que depuis le début des émeutes, six personnes ont été tuées, dont deux gendarmes mobiles, le chef de l'Etat a observé une minute de silence en préambule d'une première réunion avec des élus et acteurs économiques.
Ce "mouvement d'insurrection absolument inédit", "personne ne l'avait vu venir avec ce niveau d'organisation et de violence", a-t-il lancé aux gendarmes et policiers présents.
Les quelque 3000 forces de sécurité déployées en Nouvelle-Calédonie face aux récentes émeutes "resteront aussi longtemps que nécessaire, même durant les Jeux olympiques", a promis jeudi le président français, en se disant plutôt défavorable à une prolongation de l'état d'urgence, à condition que les barrages soient levés.
>> Lire aussi : "Situation insurrectionnelle", "état de guerre civile"; mais pourquoi la Nouvelle Calédonie s'embrase?
Lancement d'une "mission"
Emmanuel Macron devait aussi annoncer le lancement d'une "mission" en Nouvelle-Calédonie dont l'objectif est "de faire émerger un dialogue politique local dans le but de parvenir à un accord politique global", selon les mots du Premier ministre, Gabriel Attal, devant le Sénat. La mission composée de trois hauts fonctionnaires restera sur place "autant qu'il faudra", a ajouté le Premier ministre.
La Nouvelle-Calédonie est secouée par des troubles liés à un projet de réforme de la Constitution, contesté par les indépendantistes kanaks, qui vise à élargir aux personnes résidant depuis dix ans dans l'archipel le corps électoral, lequel est resté figé depuis l'accord de Nouméa de 1998.
Poblèmes d'approvisionnement
Les violences ont engendré d'importantes destructions, tandis que des barrages routiers limitent encore l'accès aux denrées alimentaires et aux médicaments.
Au total, 86 policiers et gendarmes ont été blessés, selon la ministre des Collectivités territoriales Dominique Faure qui a évoqué mercredi devant les députés le nombre de "320 interpellations" au total depuis le début de la crise. "Plusieurs dizaines de leaders violents ont été maîtrisés grâce aux assignations à résidence", a-t-elle précisé.
fgn avec les agences