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En Espagne, Pedro Sánchez et Carles Puigdemont jouent gros dans un scrutin en Catalogne

L'ancien président catalan Carles Puigdemont a de grandes ambitions pour les élections régionales
L'ancien président catalan Carles Puigdemont a de grandes ambitions pour les élections régionales / 19h30 / 2 min. / le 10 mai 2024
Le Parti socialiste du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez espère se hisser au pouvoir en Catalogne lors d'un scrutin régional clé dimanche et prouver ainsi que sa stratégie de détente est gagnante face à l'indépendantiste Carles Puigdemont, chef de file de la tentative de sécession de 2017.

Cette riche et dynamique région du nord-est de l'Espagne, peuplée d'environ huit millions d'habitants et dotée d'une très grande autonomie, est appelée dimanche à élire les 135 députés de son parlement régional.

Les sondages donnent le Parti socialiste de Pedro Sánchez largement en tête devant la formation de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), et l'autre grand parti séparatiste, Gauche républicaine de Catalogne (ERC), mené par l'actuel président régional Pere Aragonès.

L'indépendantiste catalan Carles Puigdemont a assuré qu'il se retirerait de la politique locale s'il ne parvenait pas à se faire élire président de la Catalogne. [AFP - JOSEP LAGO]
L'indépendantiste catalan Carles Puigdemont a assuré qu'il se retirerait de la politique locale s'il ne parvenait pas à se faire élire président de la Catalogne. [AFP - JOSEP LAGO]

Reprendre le pouvoir aux séparatistes, qui dirigent la région depuis une décennie, représenterait une grande victoire pour Pedro Sánchez, qui veut "tourner la page" de la tentative de sécession de 2017, l'une des pires crises vécues par le pays depuis le retour de la démocratie.

Elle lui permettrait surtout de relancer un nouveau mandat à peine entamé et compliqué par l'opposition farouche de la droite et l'ouverture d'une enquête judiciaire contre son épouse face à laquelle il a songé à démissionner il y a deux semaines.

>> Relire à ce sujet : Pedro Sánchez annonce rester à son poste de Premier ministre espagnol

Une loi d'amnistie controversée

La stratégie de détente en Catalogne du Premier ministre l'a amené à gracier des dirigeants séparatistes condamnés à la prison pour leur rôle en 2017 et à concéder une loi d'amnistie, contestée dans la rue par la droite, en échange de l'appui des partis catalans à sa reconduction au pouvoir en novembre.

Ce texte, qui doit être voté définitivement ces prochaines semaines par les députés, permettra à Carles Puigdemont de faire son grand retour en Espagne après plus de six ans d'exil.

>> Lire aussi : Feu vert des députés espagnols pour amnistier les indépendantistes catalans

Toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt en Espagne, l'indépendantiste fait campagne depuis le sud de la France, juste de l'autre côté de la frontière, et a fortement progressé dans les sondages ces dernières semaines. Président de la région en 2017, il veut croire en ses chances de diriger à nouveau la Catalogne si Junts per Catalunya s'impose comme premier parti du bloc séparatiste et que celui-ci, très divisé, conserve la majorité des sièges.

Carles Puigdemont joue gros dans ce scrutin, car il a assuré qu'il se retirerait de la politique locale s'il ne parvenait pas à se faire élire président de la région.

>> Ecouter le sujet de Tout un monde sur la campagne de Carles Puigdemont :

Le politicien catalan Carles Puidgemont s'est présenté aux élections espagnoles depuis son exil à l'étranger. [Keystone/AP Photo - Emilio Morenatti]Keystone/AP Photo - Emilio Morenatti
Le leader catalan Carles Puigdemont fait campagne juste derrière la frontière / Tout un monde / 4 min. / le 10 mai 2024

ats/iar

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