En Espagne, Pedro Sánchez et Carles Puigdemont jouent gros dans un scrutin en Catalogne
Cette riche et dynamique région du nord-est de l'Espagne, peuplée d'environ huit millions d'habitants et dotée d'une très grande autonomie, est appelée dimanche à élire les 135 députés de son parlement régional.
Les sondages donnent le Parti socialiste de Pedro Sánchez largement en tête devant la formation de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), et l'autre grand parti séparatiste, Gauche républicaine de Catalogne (ERC), mené par l'actuel président régional Pere Aragonès.
Reprendre le pouvoir aux séparatistes, qui dirigent la région depuis une décennie, représenterait une grande victoire pour Pedro Sánchez, qui veut "tourner la page" de la tentative de sécession de 2017, l'une des pires crises vécues par le pays depuis le retour de la démocratie.
Elle lui permettrait surtout de relancer un nouveau mandat à peine entamé et compliqué par l'opposition farouche de la droite et l'ouverture d'une enquête judiciaire contre son épouse face à laquelle il a songé à démissionner il y a deux semaines.
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Une loi d'amnistie controversée
La stratégie de détente en Catalogne du Premier ministre l'a amené à gracier des dirigeants séparatistes condamnés à la prison pour leur rôle en 2017 et à concéder une loi d'amnistie, contestée dans la rue par la droite, en échange de l'appui des partis catalans à sa reconduction au pouvoir en novembre.
Ce texte, qui doit être voté définitivement ces prochaines semaines par les députés, permettra à Carles Puigdemont de faire son grand retour en Espagne après plus de six ans d'exil.
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Toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt en Espagne, l'indépendantiste fait campagne depuis le sud de la France, juste de l'autre côté de la frontière, et a fortement progressé dans les sondages ces dernières semaines. Président de la région en 2017, il veut croire en ses chances de diriger à nouveau la Catalogne si Junts per Catalunya s'impose comme premier parti du bloc séparatiste et que celui-ci, très divisé, conserve la majorité des sièges.
Carles Puigdemont joue gros dans ce scrutin, car il a assuré qu'il se retirerait de la politique locale s'il ne parvenait pas à se faire élire président de la région.
ats/iar