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En Géorgie, l'opposition dénonce une ingérence russe après des législatives remportées par le parti au pouvoir

En Géorgie, le parti pro-russe Rêve géorgien a remporté les élections législatives qui se sont tenues samedi. Une victoire non-reconnue par les opposants pro-européens
En Géorgie, le parti pro-russe Rêve géorgien a remporté les élections législatives qui se sont tenues samedi. Une victoire non-reconnue par les opposants pro-européens / 19h30 / 30 sec. / le 27 octobre 2024
Rêve géorgien, le parti au pouvoir en Géorgie, a remporté les législatives qui se tenaient samedi avec plus de 54% des voix, a déclaré dimanche la commission électorale. La coalition d'opposition pro-européenne a contesté ces chiffres et refuse de concéder sa défaite.

Le Rêve Géorgien a remporté 54,08% des voix, contre 37,58% à la coalition rassemblant plusieurs partis pro-européens, selon le dépouillement réalisé dans 99% des circonscriptions, a fait savoir la commission électorale. Le scrutin s'est "déroulé dans un environnement calme et libre", a précisé son président, malgré plusieurs incidents violents largement relayés sur les réseaux sociaux samedi.

Le milliardaire Bidzina Ivanichvili, fondateur du parti gouvernemental en 2011, a revendiqué la victoire dès samedi soir, avec jusqu'à 90% de suffrages dans certaines circonscriptions rurales

L'opposition conteste, l'OSCE exige une enquête

L'opposition pro-européenne a elle refusé de reconnaître la victoire d'une formation qu'elle accuse de dérive autoritaire et d'alignement sur la Russie. L'un de ses dirigeants a d'ailleurs qualifié le scrutin de "coup de force constitutionnel". La présidente Salomé Zourabichvili, pro-occidentale et en rupture avec le gouvernement, a elle dénoncé une "falsification totale" du vote et a estimé que son pays était "victime" d'une "opération russe".

Plus tôt, l'ex-président Mikheil Saakachvili, aujourd'hui emprisonné et également très critique du gouvernement, avait lui aussi appelé à des "manifestations massives" afin de "montrer au monde que nous luttons pour la liberté".

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui était chargée de surveiller ce scrutin, a aussi dénoncé des irrégularités, estimant que qu'il avait été entaché par des inégalités entre candidats, des pressions et des tensions. Le président du Conseil européen Charles Michel a lui exhorté les autorités électorales à "enquêter" rapidement sur ces irrégularités.

>> Les précisions de Régis Genté dans Forum :

L'OSCE dénonce des irrégularités lors des élections en Géorgie
L'OSCE dénonce des irrégularités lors des élections en Géorgie / Forum / 2 min. / le 27 octobre 2024

>> Lire aussi : Le parti au pouvoir en voie de l'emporter en Géorgie face à l'opposition pro-européenne

Longtemps favorable à l'Europe

L'Etat du Caucase a longtemps figuré parmi les ex-républiques soviétiques les plus favorables à l'Occident et déposé une demande d'adhésion à l'Union européenne.

>> Lire aussi : La Géorgie au coeur de la guerre d'influence entre la Russie et l'Europe

Bruxelles avait toutefois averti que les chances de la Géorgie d'entrer dans l'UE dépendraient de ces élections organisées dans cette ancienne république soviétique du Caucase d'environ quatre millions d'habitants, qui a inscrit cette aspiration dans sa Constitution.

Mais ce pays riverain de la mer Noire reste très marqué par une brève guerre en 2008 avec l'armée russe. A son issue, la Russie a installé des bases militaires dans deux régions séparatistes géorgiennes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, dont elle a reconnu l'indépendance unilatéralement proclamée.

La Géorgie a aussi été secouée en mai par de grandes manifestations contre une loi sur "l'influence étrangère", inspirée d'une législation russe sur les "agents de l'étranger" utilisée pour écraser la société civile.

>> Relire : Des élus qui se battent, une "loi russe", une présidente esseulée: comment la Géorgie en est arrivée là?

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 sur le Premier ministre hongrois Viktor Orban qui fait cavalier seul dans le soutien au pouvoir géorgien :

L'UE a condamné mercredi la visite de Viktor Orban à Vladimir Poutine le 5 juillet à Moscou. [Keystone]Keystone
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cab/boi avec les agences

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