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En Géorgie, le gouvernement prorusse exclut de nouvelles législatives malgré la crise politique

En Géorgie, le bras de fer entre le nouveau gouvernement pro-russe et l'opposition pro-européenne s'intensifie
En Géorgie, le bras de fer entre le nouveau gouvernement pro-russe et l'opposition pro-européenne s'intensifie / 19h30 / 2 min. / le 1 décembre 2024
"Bien sûr que non", il n'y aura pas de nouvelles élections législatives comme le réclame l'opposition, a assuré dimanche le Premier ministre géorgien Irakli Khobadidzé. Depuis trois nuits, des manifestations pro-UE embrasent pourtant le pays.

Le gouvernement géorgien a exclu dimanche l'organisation de nouvelles législatives comme le réclame l'opposition, malgré la crise politique dans ce pays du Caucase secoué par quatre nuits consécutives de manifestations pro-UE dispersées par la force par la police.

Des milliers de manifestants pro-UE se sont à nouveau rassemblés dimanche soir dans plusieurs villes de Géorgie.

Cette ex-république soviétique est dans la tourmente depuis les législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir du Rêve géorgien, mais dénoncées comme entachées d'irrégularités par l'opposition qui boycotte le nouveau Parlement.

Un nouveau scrutin est réclamé par les partis d'opposition tout comme par la présidente Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement et qui a annoncé qu'elle refuserait de rendre son mandat à la fin de l'année tant que de nouvelles législatives n'auront pas lieu.

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Les manifestations se succèdent en Géorgie après le report du processus d'adhésion à l'UE
Les manifestations se succèdent en Géorgie après le report du processus d'adhésion à l'UE / Forum / 3 min. / le 1 décembre 2024

 Pas de nouvelles législatives en vue

"Bien sûr que non", a répondu le Premier ministre Irakli Kobakhidzé aux journalistes qui lui demandaient si le gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse, accepterait d'organiser de nouvelles élections.

Les manifestations de rue ont elles été déclenchées par la décision du pouvoir de repousser à 2028 les ambitions du pays d'intégrer l'Union européenne (UE).

Des partisans de l'opposition géorgienne brandissent des drapeaux de l'UE et de la Géorgie lors d'une manifestation devant le bâtiment du Parlement à Tbilissi, en Géorgie, le 30 novembre 2024. [KEYSTONE - DAVID MDZINARISHVILI]
Des partisans de l'opposition géorgienne brandissent des drapeaux de l'UE et de la Géorgie lors d'une manifestation devant le bâtiment du Parlement à Tbilissi, en Géorgie, le 30 novembre 2024. [KEYSTONE - DAVID MDZINARISHVILI]

Ces rassemblements à Tbilissi et dans d'autres villes ont été dispersés à coup de canons à eau et de gaz lacrymogène par la police, qui a procédé à plus de 150 interpellations. Des dizaines de policiers ont été blessés par des projectiles et pétards jetés par les manifestants.

Une présidente aux mains liées

La présidente pro-européenne du pays Salomé Zourabichvili soutient le mouvement de protestation, mais ne dispose que de pouvoirs limités. Elle a assuré qu'elle ne quitterait pas ses fonctions comme prévu fin décembre.

"Tant qu'il n'y aura pas de nouvelles élections et un Parlement qui élira un nouveau président selon de nouvelles règles, mon mandat se poursuivra", a-t-elle déclaré.

L'ancienne diplomate française née à Paris a annoncé avoir mis en place samedi un "conseil national" composé de partis d'opposition et de représentants de la société civile.

"Chantage" de l'UE

Le gouvernement géorgien accuse de son côté Bruxelles de "chantage" mais assure toujours prévoir d'intégrer l'UE à l'horizon 2030.

Après le vote d'octobre, un groupe d'observateurs électoraux de Géorgie a déclaré avoir des preuves d'un système complexe de fraude électorale à grande échelle. Bruxelles a exigé une enquête sur ce qu'elle a qualifié de "graves" irrégularités.

afp/doe

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