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En Hongrie, une nouvelle figure de l'opposition rassemble des dizaines de milliers de personnes

Péter Magyar, le nouvel opposant au Premier ministre hongrois Viktor Orban. [Keystone - EPA/Zoltan Balogh]
Péter Magyar, le nouvel opposant au Premier ministre hongrois Viktor Orban / Le 12h30 / 2 min. / le 17 mars 2024
Des dizaines de milliers de Hongrois ont répondu à l'appel d'une figure émergente de l'opposition à Viktor Orban vendredi au centre de Budapest, l'indignation ne retombant pas suite au pardon accordé dans une affaire de pédocriminalité.

"Créons une force que tous les Hongrois bien intentionnés voulant travailler pour leur pays peuvent rejoindre", a déclaré devant la foule Péter Magyar, qui a pris la tête d'une des frondes les plus importantes observées contre le Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

Le contrecoup d'un scandale pédophile

Péter Magyar multiplie les accusations contre le gouvernement depuis que son ex-femme, Judit Varga, s'est retirée de la vie publique pour avoir donné son aval en tant que ministre de la Justice à la décision de gracier un condamné impliqué dans une affaire de pédocriminalité.

Il a appelé vendredi à ce que la Hongrie se conforme aux positions de ses partenaires occidentaux en dénonçant "l'oligarchie" qui "ruine" le pays. Il a aussi plaidé pour le retour à l'indépendance du parquet et des médias, ainsi que pour l'adhésion de la Hongrie au Parquet européen.

Péter Magyar est désormais crédité de 9% des intentions de vote en cas d'élection selon un sondage de l'institut hongrois Median mené la semaine dernière, ce qui ferait de lui la principale force d'une opposition très éclatée s'il fondait une formation politique.

Une mobilisation d'une ampleur inédite

Mi-février, plus de 130'000 personnes, selon un décompte de la télévision RTL, avaient manifesté contre le Premier ministre, une mobilisation d'une ampleur inédite en dix ans malgré plusieurs démissions, dont celle de la présidente Katalin Novak qui a accordé la grâce, révélée début février.

Vendredi, Viktor Orban qui organisait lui aussi un rassemblement de ses électeurs à l'occasion de la fête nationale n'a pas eu un mot pour cet opposant, préférant se présenter comme la seule figure européenne d'opposition au libéralisme.

Il a réitéré son attaque contre Bruxelles et "d'autres adversaires occidentaux de gauche" qui "déclenchent des guerres", espérant que ses alliés seraient "majoritaires à la fin de l'année dans le monde occidental" à l'issue des élections européennes et américaines à venir en 2024.

afp/seb

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