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En RDC, où "plus de 100'000" personnes ont fui, les rebelles du M23 progressent

Plus de 100'000 personnes ont été déplacées à cause de la crise en RDC, selon l'ONU. [Reuters - Arlette Bashizi]
"Plus de 100'000" déplacés depuis le début de la crise en RDC, selon l'ONU / Le Journal horaire / 21 sec. / le 6 mars 2024
Le mouvement de populations fuyant les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23 s'est poursuivi jeudi dans le Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, où la rébellion continue de gagner du terrain, selon des habitants. L'ONU estime que "plus de 100'000" personnes ont fui.

Jeudi, selon des sources locales, la rébellion s'est emparée dans la même région d'une autre localité, Kibirizi, à 30 km au nord-est de Nyanzale.

Les rebelles "viennent de prendre Kibirizi" après des échanges de tirs avec l'armée congolaise et les groupes armés qui la soutiennent, a déclaré un responsable administratif de la ville. "La majorité de la population s'est enfuie", a-t-il ajouté.

Des milliers de civils déplacés et une dizaine de morts

Mercredi, après deux jours d'affrontements, les rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars") avaient pris le contrôle de plusieurs localités du territoire de Rutshuru (est), notamment de la ville de Nyanzale. L'armée congolaise et les groupes armés qui la soutiennent ont été repoussés vers le nord.

Au cours de ces affrontements, au moins 15 civils, dont des enfants, sont morts dans des bombardements sur Nyanzale, ville de plus de 80'000 habitants, où plusieurs dizaines de milliers de personnes, déplacées par des affrontements antérieurs, avaient trouvé refuge.

Estimant mercredi à "plus de 100'000" le nombre de personnes ayant fui en deux jours de combats, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) s'inquiète que ces personnes "soient obligées de fuir à nouveau si les hostilités persistent" et que leurs conditions de vie deviennent "intenables si aucune assistance rapide ne leur parvient".

Combats sporadiques

Cette nouvelle offensive a été lancée lundi par le M23 dans la partie nord de sa zone d'opérations, à environ 70 km de Goma, alors que les affrontements avaient diminué d'intensité autour de Sake, à une vingtaine de km à l'ouest de la capitale provinciale.

Des combats sporadiques ont été de nouveau signalés jeudi dans la région de Sake.

Après huit ans de sommeil, le M23, rébellion majoritairement tutsi, a repris les armes fin 2021 et, avec l'appui de l'armée rwandaise, s'est emparé de larges pans du Nord-Kivu, jusqu'à couper début février toutes les voies d'accès terrestres menant à Goma, sauf celle de la frontière rwandaise.

Fin 2023, les Nations unies estimaient que près de sept millions de personnes étaient déplacées en RDC, dont 2,5 millions uniquement dans le Nord Kivu. Des centaines de milliers s'entassent dans des camps à la périphérie de Goma.

>> Pour tout comprendre à cette crise, lire : Comprendre la crise en République démocratique du Congo en 5 questions

afp/juma

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