En visite à la frontière mexicaine, Kamala Harris attaque Donald Trump sur l'immigration
Pour ce premier déplacement dans la région en trois ans, la vice-présidente américaine Kamala Harris a défendu une politique équilibrée et dénoncé son adversaire dans la course à la Maison Blanche, accusé de "manier la rhétorique plutôt que les résultats".
"Il a aggravé les difficultés à la frontière, et il continue d'attiser les flammes de la peur et de la division", a-t-elle lancé à Douglas, ville frontalière dans l'Arizona, Etat du sud-ouest qui sera clé pour l'élection de novembre. Le milliardaire de 78 ans avait fait pression pour que les parlementaires républicains bloquent un projet de loi porté par le président Joe Biden, qui aurait nettement durci la politique migratoire américaine.
Objectif: convaincre les indécis
Si elle est élue, Kamala Harris a promis de ressusciter cette loi, qui prévoyait notamment de faciliter les procédures d'expulsion et d'embaucher des milliers d'agents frontaliers et de juges supplémentaires. Le texte était le compromis "le plus solide que nous ayons vu depuis des décennies", a assuré la démocrate. Elle a également promis de "faire plus pour sécuriser notre frontière, pour réduire les arrivées illégales" de migrants.
Pour cela, cette ancienne procureure compte interdire aux immigrés arrivés clandestinement aux Etats-Unis la possibilité de réclamer l'asile. Elle souhaite aussi renforcer les effectifs des forces de l'ordre et déployer plus d'équipements de détection de fentanyl, opiacé de synthèse qui tue chaque année des dizaines de milliers d'Américains.
Avec ce déplacement, la candidate démocrate espérait convaincre les indécis, sur un sujet vu comme un de ses points faibles. Donald Trump, qui promet des déportations massives, à grands renforts de formules violentes, a imposé l'immigration comme son thème favori. Il a récemment propagé de fausses informations sur des migrants haïtiens qui mangeraient des chiens et des chats dans l'Ohio.
Donald Trump à l'offensive
L'ex-président républicain accuse Joe Biden et Kamala Harris d'avoir transformé la frontière en passoire, et dénonce inlassablement l'"incompétence" de Kamala Harris, en rappelant que Joe Biden avait chargé la vice-présidente d'une mission sur les racines de l'immigration.
Lors d'un meeting dans l'Etat clé du Michigan, il a tordu des chiffres officiels pour affirmer faussement que "plus de 13'000 condamnés pour meurtre" ayant franchi la frontière sous l'administration Biden-Harris "ont été libérés de prison et errent dans nos rues".
En réalité, ces statistiques gouvernementales récemment publiées montrent que 425'000 immigrés avec un casier judiciaire vivent aux Etats-Unis, dont plus de 13'000 ont été condamnés pour meurtre. Les données ne précisent pas depuis combien de temps ces individus vivent aux Etats-Unis, et les experts estiment que nombre d'entre eux sont là depuis bien avant l'administration Biden, voire depuis des décennies.
afp/dk