"Ennemis intérieurs", "fascisme": la rhétorique s'enflamme dans la campagne électorale américaine
Ces derniers jours, Donald Trump a intensifié sa rhétorique en désignant ses opposants comme des "ennemis intérieurs". Lors d'une interview ce week-end sur Fox Business, il a affirmé que la plus grande menace pour la démocratie venait de l'intérieur du pays, accusant la gauche radicale d'être composée de "malades" et de "fous".
Le candidat républicain est allé jusqu'à évoquer la possible intervention de la Garde nationale, voire de l'armée, pour contrer ce qu'il perçoit comme une menace existentielle.
Des responsables démocrates "maléfiques"
Mercredi, sur Fox News, le républicain a été encore plus explicite, qualifiant le Parti démocrate de "dangereux, marxiste, communiste, fasciste". Il a cité des personnalités comme Nancy Pelosi, les accusant d'être "maléfiques" et responsables des maux du pays, tout en arguant qu'il était victime d'un complot visant à utiliser la justice contre lui.
Ces propos rappellent les discours autoritaires de l'Histoire, notamment en Europe, où la désignation d'"ennemis intérieurs" a souvent servi à justifier des répressions violentes, comme sous les régimes de Staline et d'Hitler.
Donald Trump, "de plus en plus instable et désaxé"
Face à ces déclarations, Kamala Harris ne ménage pas ses efforts pour riposter. Lors d'un rassemblement en Pennsylvanie, elle a mis en garde contre les dangers que représenterait, selon elle, une réélection de Donald Trump, allant jusqu'à évoquer un possible glissement vers le fascisme.
Kamala Harris a diffusé des extraits de discours du républicain pour illustrer son inquiétude, notamment lorsqu'il avait suggéré d'emprisonner ceux qui critiquent les juges de la Cour suprême ou encore d'accorder aux forces de l'ordre une journée libre pour commettre des violences.
Pour la vice-présidente, Donald Trump devient "de plus en plus instable et désaxé", et un second mandat serait "dangereux" pour la démocratie américaine.
Alerter l'opinion publique
Mercredi soir, lors d'une interview sur Fox News, elle a vivement réagi après la diffusion d'un extrait tronqué des propos du républicain: "Il veut utiliser les forces armées contre son propre peuple", a-t-elle martelé, dénonçant l'idée de mettre des opposants politiques derrière les barreaux. Selon elle, cette élection concerne avant tout l'avenir de la démocratie, que Donald Trump mettrait en péril par ses excès autoritaires.
Cette escalade verbale n'est pas une nouveauté pour l'ancien président. Dans le passé, il avait déjà qualifié ses adversaires de "vermines" et suggéré que les migrants possédaient des "gènes inférieurs". Mais à l'approche de l'élection, les démocrates, emmenés par Kamala Harris, tentent de concentrer le débat sur ces déclarations, espérant alerter l'opinion publique sur les risques que Donald Trump fait selon eux sur le système démocratique.
Dans une interview récente avec l'animateur de radio Charlamagne tha God, suivi de près par la communauté afro-américaine, Kamala Harris n'a pas hésité à approuver la qualification de "fasciste" pour décrire Donald Trump.
Ce genre de déclaration, des deux côtés, montre bien l'intensité de cette campagne.
Sujets radio: Jordan Davis et Elio Sottas
Adaptation web: Valentin Jordil
Donald Trump et Kamala Harris face au dérèglement climatique
Donald Trump nie le dérèglement climatique, le qualifiant de "canular", et promeut une exploitation maximale des hydrocarbures sous le slogan "Drill, baby, drill" (Fore, chéri, fore!).
Sa politique énergétique vise à assurer la "dominance énergétique" des Etats-Unis, ce qui compromettrait les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Donald Trump souhaite retirer à nouveau les Etats-Unis de l'Accord de Paris, ce qui pourrait affaiblir les ambitions climatiques internationales, notamment lors de la COP 29.
Lola Vallejo, spécialiste du climat, avertit que la réélection du républicain freinerait les négociations multilatérales, poussant d’autres pays à réduire leurs efforts climatiques. Cependant, certains acteurs américains, comme des Etats et des entreprises, poursuivent déjà leur transition énergétique.
Si Kamala Harris, candidate démocrate, est élue, elle continuerait la politique climatique de Joe Biden, favorable aux énergies renouvelables, bien que les démocrates restent liés à l'industrie des hydrocarbures, ce qui les freine dans des mesures plus radicales, analyse Jean-Daniel Collomb, professeur de politique américaine à l'Université Grenoble Alpes.