La Chambre des représentants des États-Unis a adopté lundi le projet de loi Bolivar, qui doit encore recevoir le feu vert du Sénat et la signature du président pour entrer en vigueur. Le texte interdit aux États-Unis de signer des contrats avec des personnes faisant des affaires "avec le gouvernement illégitime de Nicolás Maduro" ou tout autre "non reconnu comme légitime par les États-Unis".
Les autorités du Venezuela ont qualifié ce texte d'"attaque criminelle", estimant que la loi violait la Charte des Nations unies. Celui-ci s'ajouterait à plus de "930 mesures coercitives unilatérales et extraterritoriales" imposées à Caracas. Lors de son premier mandat (2017-2021), le président élu Donald Trump avait imposé une politique de pression maximale contre le régime vénézuélien, durcissant les sanctions financières et instaurant un embargo pétrolier.
Nicolás Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle de juillet par le Conseil national électoral. Cette instance, considérée aux ordres du pouvoir, n'a pas publié le décompte exact des bureaux de vote, invoquant d'un piratage informatique, jugé peu crédible par de nombreux observateurs. L'opposition, qui crie à la fraude, a produit des procès-verbaux de plus de 80% des bureaux de vote et assure que son candidat Edmundo González Urrutia l'a emporté avec plus de 67% des suffrages.
Edmundo González Urrutia, qui s'était présenté au pied levé pour remplacer María Corina Machado déclarée inéligible, a trouvé refuge en Espagne en septembre. La cheffe de l'opposition vit quant à elle dans la clandestinité au Venezuela depuis le scrutin, mais elle intervient régulièrement sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Les Etats-Unis n'ont pas reconnu la victoire de Nicolás Maduro, mais ont reconnu cette semaine Edmundo González Urrutia comme le président élu.
afp/dk