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Entre alliances et dissidences, la France entre en campagne pour les législatives

Dépôt des listes des trois blocs politiques en vue des législatives anticipées en France
Dépôt des listes des trois blocs politiques en vue des législatives anticipées en France / Forum / 2 min. / le 16 juin 2024
En France, la course contre la montre pour déposer sa candidature aux élections législatives anticipées s'est achevée dimanche, sur fond de tensions politiques et alliances nouées à la hâte. Lundi marquera le début de la campagne officielle.

Pris de court dimanche dernier, les partis avaient jusqu'à dimanche 18h00 pour investir leurs candidats dans les 577 circonscriptions.

>> Sur le pourquoi de ces élections législatives anticipées, lire : Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale après le triomphe de l'extrême droite aux Européennes

Le scrutin, dont le Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite, est favori après son score de 31,4% aux européennes, est prévu les 30 juin et 7 juillet.

La crainte d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite a fait descendre 250'000 personnes dans la rue samedi (640'000 selon le syndicat CGT) et jeté la classe politique dans d'intenses tractations.

Candidats communs entre le RN et LR

Après une semaine de confusion, la liste des candidats devrait permettre aux électeurs d'y voir clair à droite, et de savoir notamment qui chez les Républicains (LR, droite) rallient la majorité présidentielle ou le RN.

Le dirigeant du RN Jordan Bardella, 28 ans, jugé trop jeune et "sans expérience" pour le poste de Premier ministre par l'ancien président Nicolas Sarkozy, a annoncé qu'il y aurait "un candidat commun" avec la droite "dans 70 circonscriptions".

Marie-Caroline Le Pen, soeur de la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, a annoncé dimanche sa candidature.

François Hollande candidat au Nouveau Front populaire

A gauche, l'offre est déjà connue. Une alliance a réussi à se monter en quelques jours, sous la bannière du Nouveau Front populaire, allant de micro-partis anticapitalistes à l'ancien président de la République social-démocrate François Hollande.

>> Lire aussi : La gauche française dévoile son programme, la droite continue de se déchirer

Le dirigeant de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, candidat malheureux trois fois à la présidentielle et figure repoussoir pour certains électeurs, même à gauche, a donné des gages dimanche en semblant se mettre en retrait. "Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas", a-t-il dit.

La coalition de gauche a été secouée par la volonté de LFI d'investir un proche de Jean-Luc Mélenchon, le député sortant Adrien Quatennens, malgré une condamnation en 2022 pour violences conjugales. Sous la pression, Adrien Quatennens a finalement renoncé dimanche à sa candidature. Mais la militante féministe Amy Bah, soutenue par la maire socialiste de Lille Martine Aubry, a maintenu sa candidature.

>> Lire également : Le député insoumis Adrien Quatennens renonce à sa candidature dans le Nord et Vives critiques après la publication des candidats de La France insoumise pour les législatives

Un candidat LR contre Eric Ciotti

Du côté de LR, après une semaine chaotique marquée par le choix solitaire de son président Eric Ciotti de s'allier avec le RN, le parti tente tant bien que mal de maintenir une ligne indépendante de l'exécutif comme de l'extrême droite.

A Nice, les LR ont investi un candidat contre Eric Ciotti.

Selon un sondage Elabe pour la chaîne BFMTV et le quotidien La Tribune dimanche, un Français sur trois souhaite une victoire du RN, un sur quatre de l'alliance de gauche et un sur cinq de Renaissance.

>> L'interview dans Forum d'Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro :

Dépôt des listes en vue des législatives anticipées en France: interview d’Yves Thréard
Dépôt des listes en vue des législatives anticipées en France: interview d’Yves Thréard / Forum / 8 min. / le 16 juin 2024

Reconquête pas présent dans plusieurs circonscriptions

Le mouvement d'extrême droite Reconquête ne présentera des candidats que dans 330 circonscriptions sur 577 pour favoriser "les artisans de l'union nationale" à droite, a annoncé son président Eric Zemmour sur X dimanche soir.

"Reconquête apporte donc son soutien à Eric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan, (la députée LR) Christelle D'Intorni ou encore Guilhem Carayon", le président des jeunes Républicains, indique-t-il.

"Après avoir examiné avec attention la carte électorale, nous avons décidé de ne nous présenter que dans 330 circonscriptions sur 577, afin d'être certains de ne pas nuire aux autres candidats de droite engagés dans cette campagne", a expliqué le chef du parti.

>> Lire aussi : Eric Zemmour exclut Marion Maréchal de son parti Reconquête pour "trahison"

afp/juma

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Le camp présidentiel fait ses propositions pour gagner des voix

Dans le camp d'Emmanuel Macron, sonné par la dissolution et affaibli dans les sondages après son score de seulement 13,8% aux européennes, l'heure est à la remobilisation.

Sur le pouvoir d'achat, premier thème mis en avant par les Français, le Premier ministre Gabriel Attal a promis samedi des mesures en cas de victoire: une baisse des factures d'électricité de 15% "dès l'hiver prochain" ou une hausse du montant de la prime défiscalisée dite "Macron", que les entreprises peuvent verser à leurs salariés.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a en revanche rejeté la hausse du salaire minium mensuel à 1600 euros net proposée par la gauche et qui provoquerait selon lui "un chômage de masse".