Modifié

Eric Ciotti exclu des Républicains pour avoir voulu s'allier au Rassemblement national

Les réactions de Raphaël Grand, correspondant RTS à Paris
Les réactions de Raphaël Grand, correspondant RTS à Paris / 19h30 / 1 min. / le 12 juin 2024
Le principal parti de droite en France a exclu mercredi son chef, Eric Ciotti, qui avait proposé une alliance inédite des Républicains avec le Rassemblement national en vue des législatives anticipées. Une sanction refusée par l'intéressé, qui la juge "illégale".

Eric Ciotti a été exclu à "l'unanimité" par le bureau politique des Républicains (LR), le parti héritier du général de Gaulle et dont sont issus plusieurs anciens présidents de la République, indique un communiqué du parti.

Mais contre vents et marées, Eric Ciotti, qui se prévaut du soutien des militants, continue de s'accrocher à son siège, ce qui laisse présager d'épineuses batailles juridiques, chacun interprétant le règlement du parti à son avantage.

"Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents", a-t-il immédiatement répliqué sur X, jugeant son exclusion "illégale".

Privé de scrutin législatif

Dans la foulée, Les Républicains, qui disposaient de 61 élus à l'Assemblée, ont réinvesti tous leurs députés sortants pour le scrutin législatif, sauf Eric Ciotti et une autre cadre favorable à une alliance avec le RN.

"Il y aura un candidat LR contre Eric Ciotti dans sa circonscription" des Alpes-Maritimes (sud), a indiqué le chef des députés LR, Olivier Marleix, une décision également contestée par Eric Ciotti selon lequel la commission d'investiture n'a "aucune existence juridique et légale".

Une alliance taxée de "trahison"

Tenant d'une ligne dure sur l'immigration, Eric Ciotti avait suscité l'ire de son camp en appelant à nouer une alliance sans précédent avec le Rassemblement national (RN, extrême droite) - arrivé largement en tête des européennes en France - en vue des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

Ce scrutin a été provoqué par la décision dimanche du président Emmanuel Macron, après la débâcle de son camp aux européennes, de dissoudre l'Assemblée nationale.

>> Lire aussi : Emmanuel Macron refuse de "donner les clés du pouvoir à l'extrême droite en 2027"

Jusqu'à présent, le parti de droite républicaine en France avait toujours refusé de nouer une alliance nationale avec l'extrême droite.

"Eric Ciotti, dehors: il a trahi, il a trahi pour une circonscription", avait fustigé Xavier Bertrand, cadre du parti et ancien ministre, sur la chaîne BFMTV-RMC. "Il n'y a pas de place pour les traîtres et les putschs à la Poutine", a lancé de son côté l'ex-candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse.

"Quand on fait de la politique, on ne répond pas par des accords, des coalitions, des petites ententes faites en catimini pour négocier des circonscriptions", a pour sa part affirmé Laurent Wauquiez, potentielle option de la droite pour la présidentielle de 2027.

>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :

agences/miro

Publié Modifié

Marion Maréchal exclue de Reconquête

Les Républicais n'est pas le seul parti à afficher ses divisions. Eric Zemmour a annoncé mercredi soir sur BFMTV qu'il excluait Marion Maréchal de Reconquête, dénonçant la "trahison" de la tête de liste de son parti pour les élections européennes, qui "a toujours méprisé" son mouvement.

"Elle accomplit le bout du chemin, c'est-à-dire qu'elle s'exclut d'elle-même de ce parti qu'elle a toujours méprisé", a expliqué le candidat à la présidentielle de 2022. Marion Maréchal avait annoncé un peu plus tôt qu'elle appelait à voter pour les candidats soutenus par le Rassemblement national aux législatives du 30 juin et du 7 juillet.