Forte hausse des arrivées de migrants clandestins dans l'archipel espagnol des Canaries
Cette question de l'immigration clandestine vers l'Europe et des moyens de la réduire dominera la visite que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez effectuera la semaine prochaine dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Mauritanie, Gambie et Sénégal).
D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, l'archipel espagnol des Canaries a accueilli entre le début de l'année et la mi-août 22'304 migrants clandestins, contre 9864 l'an dernier aux mêmes dates, soit une hausse de 126%.
Des milliers de noyades
L'Espagne est l'une des principales portes d'entrée en Europe pour les migrants africains. La majorité de ceux qui tentent d'entrer dans ce pays choisissent la route maritime vers les îles Canaries, situées au large de la côte nord-ouest de l'Afrique.
L'ONG espagnole Caminando Fronteras, qui vient en aide aux migrants, estime que plus de 5000 d'entre eux ont péri en mer au cours des cinq premiers mois de l'année, soit une moyenne de 33 décès par jour, alors qu'ils tentaient de se rendre aux Canaries.
Ce chiffre s'explique par l'extrême dangerosité de cette route maritime, en raison des courants très forts, alors que les migrants voyagent dans des embarcations de fortune en mauvais état et surchargées.
Une deuxième visite en peu de temps
La visite de Pedro Sánchez en Mauritanie sera sa deuxième en six mois dans ce pays. Il s'y était rendu en février avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait alors annoncé une aide de 210 millions d'euros dans le cadre d'une coopération accrue avec Nouakchott.
Au cours des derniers mois, la Mauritanie est devenue le principal point de départ pour les migrants déterminés à rallier les Canaries, selon les médias espagnols.
Arrivées totales en hausse de 66,2%
Pour l'ensemble de l'Espagne, les chiffres du ministère de l'Intérieur font état d'une hausse de 66,2% du nombre total de migrants arrivés dans le pays par voie maritime ou terrestre entre le 1er janvier et le 15 août (de 18'745 à 31'155).
Mais cette hausse s'explique presque uniquement par la situation des Canaries, puisque le nombre des arrivées dans la péninsule et aux Baléares a, pour sa part, diminué de 11%.
Les chiffres montrent aussi une hausse très importante du nombre de migrants arrivés à Ceuta - l'une des deux petites enclaves espagnoles situées sur le continent africain - par la voie terrestre, c'est-à-dire en franchissant la frontière avec le Maroc: leur nombre a presque triplé entre le 1er janvier et le 15 août par rapport à l'an dernier (de 587 à 1605).
Ceuta et l'autre enclave espagnole située en territoire marocain, Melilla, constituent les seules frontières terrestres de l'UE avec le continent africain et sont, à ce titre, soumis à une forte pression migratoire.
ats/ami