Cette visite surprise du chef de l'Etat a été annoncée mardi en Conseil des ministres, au moment où le camp loyaliste se fissure et où se multiplient les demandes de report de la réforme du corps électoral.
Sur le terrain, huit jours après le début de violences inédites en 40 ans, le fragile retour au calme "se poursuit sur l'ensemble du territoire" calédonien, a écrit le représentant de l'Etat sur place, Louis Le Franc, dans un communiqué publié mardi matin.
Il a toutefois annoncé l'envoi d'effectifs supplémentaires "dans les heures à venir" pour juguler les violences qui secouent l'archipel depuis le lundi 13 mai, en réaction à une réforme constitutionnelle décriée par les indépendantistes.
Six morts
Car Nouméa et son agglomération continuent d'être le théâtre d'affrontements localisés et les barrages se sont même étoffés ou ont été reconstitués par endroits dans la nuit. Plusieurs témoins ont aussi fait état d'importantes détonations et d'affrontements dans le quartier de Tuband.
Six personnes ont été tuées depuis le début des violences, dont deux gendarmes mobiles. A l'issue du troisième Conseil de défense organisé en moins d'une semaine, l'Elysée a également annoncé la mobilisation "pour un temps" de militaires afin de "protéger les bâtiments publics" de l'archipel et de soulager policiers et gendarmes.
Signe de la difficulté pour les forces de l'ordre à reprendre en main la situation sécuritaire, l'aéroport international de Nouméa a annoncé qu'il resterait fermé aux vols commerciaux jusqu'à jeudi.
Premiers avions pour évacuer des touristes
L'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui essaient depuis plusieurs jours de rapatrier leurs centaines de ressortissants bloqués, ont annoncé mardi matin l'envoi de plusieurs vols pour les évacuer.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a indiqué mardi que son gouvernement avait affrété un vol en direction de Nouméa. L'avion, parti mardi en fin de matinée, doit rapatrier cinquante Néo-Zélandais.
Deux autres appareils doivent partir d'Australie dans la journée pour évacuer "des touristes australiens et d'autres", a ajouté son homologue australienne Penny Wong.
Mesures maintenues
Environ 400 entreprises et commerces ont subi des dégradations dans Nouméa et les villes limitrophes depuis le début des émeutes, a annoncé mardi le procureur de la République de Nouméa.
Les mesures exceptionnelles de l'état d'urgence sont quant à elles maintenues, à savoir le couvre-feu nocturne, l'interdiction des rassemblements, du transport d'armes et de la vente d'alcool et l'interdiction de l'application TikTok.
afp/ther/lan