En visite à Mayotte, le Premier ministre François Bayrou dit vouloir rebâtir l'archipel en deux ans
"Après une journée de dialogue, nous annoncerons ce soir un plan qui s'appellera 'Mayotte debout'", qui permettra "d'apporter des réponses rapides", a affirmé François Bayrou, alors que les habitants attendent de pied ferme des réponses concrètes du gouvernement.
"Et puis après, il y aura une deuxième phase d'ici quelques mois. C'est un plan à long terme. Parce qu'il ne s'agit pas seulement de reconstruire Mayotte comme elle était. Il s'agit de dessiner l'avenir de Mayotte, différent", a ajouté le Premier ministre français, qui a répété son "objectif" de rebâtir Mayotte en deux ans.
A l'issue de sa visite à Mayotte, François Bayrou se rendra sur l'île de La Réunion, importante base logistique pour l'aide à l'archipel mahorais, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole.
Habitations précaires
Accompagné de cinq ministres, dont Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outre-mer), François Bayrou doit s'exprimer depuis le conseil départemental mahorais en fin de journée. Le sort de Mayotte pourrait faire l'objet d'un projet de loi spéciale, qui serait présentée lors du Conseil des ministres vendredi.
Mais pour la députée Liot (centre-droit) de Mayotte Estelle Youssouffa, les efforts ne sont "pas à la hauteur des besoins". "Il faut calibrer l'aide à hauteur de la population réelle", y compris les immigrés en situation irrégulière au regard de la loi française, nombreux dans l'archipel, a-t-elle estimé.
Environ un tiers de la population de Mayotte – officiellement 320'000 habitants selon l'Institut national de la statistique français (Insee), mais peut-être 100'000 à 200'000 de plus compte tenu de l'immigration irrégulière – réside dans des habitats précaires, entièrement détruits.
"Prudence" sur le bilan
Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé le 14 décembre la mort de 39 personnes et fait plus de 5600 blessés, selon un bilan publié dimanche par les autorités.
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Concernant le bilan des victimes, François Bayrou a appelé lundi à une "très grande prudence", affirmant que les "rumeurs de milliers de morts" n'étaient "pas fondées" et que les décès se comptaient plutôt en "quelques dizaines ou quelques centaines".
Les dommages sont en tous cas colossaux dans ce département le plus pauvre de France. Les secours y sont depuis à pied d'oeuvre pour rétablir les services essentiels comme l'eau, l'électricité et les réseaux de communications.
afp/edel