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Grève à France Télévisions et Radio France contre la fusion de l'audiovisuel public

Vers une grève massive du secteur de l’audiovisuel français
Vers une grève massive du secteur de l’audiovisuel français / Forum / 2 min. / le 23 mai 2024
Le personnel de France Télévisions et Radio France est en grève jeudi et vendredi contre le projet de fusion éclair de l'audiovisuel public défendu par la ministre de la Culture Rachida Dati.

Outre France Télévisions et Radio France, le mastodonte de l'audiovisuel qui est en projet rassemblerait également l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24).

Des préavis de grève ont été déposés dans ces quatre sociétés publiques, où l'on craint pour les moyens et les emplois. "C'est notre survie qui se joue", ont affirmé les syndicats de Radio France lors d'une assemblée générale mercredi, en appelant à envoyer "un message radical" par la grève.

Des réseaux régionaux de France 3 ou France Bleu aux sièges parisiens, la mobilisation s'annonce massive contre ce qui est perçu comme un "passage en force". Les manifestants préparent une autre mobilisation pour le 28 mai, pour le cas où le premier vote solennel de la réforme par les députés serait maintenu à cette date.

16'000 salariés concernés

L'Assemblée nationale devait théoriquement débattre de cette réforme cette semaine en première lecture, avec 280 amendements au menu. Mais l'examen a été repoussé à une date ultérieure en raison du retard pris sur un autre texte, le projet de loi agricole, ont indiqué jeudi les services du Parlement.

Le temps est compté: voulant "rassembler les forces", la ministre de la Culture prévoit une phase transitoire avec une holding commune pour l'audiovisuel public au 1er janvier 2025, puis une fusion un an après. Quelque 16'000 salariés sont concernés.

Les inquiétudes sont particulièrement vives du côté de la radio, qui craint d'être phagocytée par la télévision. Dans une tribune au Monde publiée mercredi, plus de 1100 salariés de Radio France, dont les présentateurs Léa Salamé, Nicolas Demorand, Guillaume Erner et Nagui, ont dit leur rejet d'un projet "démagogique, inefficace et dangereux".

"Pourquoi engager (le secteur) dans une fusion qui s'annonce longue, complexe, anxiogène pour les salariés, et sans réel objectif éditorial?", demandent aussi les syndicats de France Télévisions.

Evidemment, on ne va uniformiser ni les métiers, ni les activités

Rachida Dati, ministre de la Culture

Rachida Dati se veut rassurante

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"Evidemment, on ne va uniformiser ni les métiers, ni les activités", a-t-elle aussi martelé mercredi au Sénat lors des questions au gouvernement.

La société géante, dénommée "France Médias", aurait un budget de quatre milliards d'euros.

Pour accélérer, la ministre issue de LR s'est appuyée sur une proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste) programmant une holding, déjà adoptée en juin 2023 par la chambre haute. "Nous ne sommes pas opposés à la fusion" mais "on peut s'interroger sur le calendrier", a souligné Laurent Lafon sur Public Sénat mercredi. La navette parlementaire ne fait que démarrer.

ats/vajo

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