L'impact de ce mouvement est difficile à mesurer: les cortèges de manifestations sociales sont rarement fournis, une puissance confédération s'est dissociée de la grève et des restrictions ont été imposées par le gouvernement.
En effet, si le préavis déposé par les syndicats est de huit heures, il a été réduit de moitié dans les transports par le ministre de tutelle, le dirigeant d'extrême droite Matteo Salvini, comme la loi l'y autorise.
Budget 2025
La CGIL (gauche), principale confédération syndicale, et l'UIL (modérée) avaient appelé leurs adhérents à se mobiliser pour réclamer au gouvernement la modification du projet de budget 2025, "considéré complètement inadapté pour résoudre les problèmes du pays".
Les deux syndicats réclament une revalorisation des salaires et des retraites, le financement de la santé, de l'éducation, des services publics et des politiques industrielles. Ils prétendent aussi davantage d’investissements dans le système sanitaire, mis à rude épreuve surtout depuis la pandémie de coronavirus, mais aussi dans l’éducation ou encore dans l’industrie.
Mise à l'index par l'Union européenne (UE) pour ses déficits "excessifs", tout comme la France, l'Italie est sous forte pression pour redresser ses comptes et abaisser sa dette publique colossale, qui frôle les 3000 milliards d'euros.
Réduction du déficit
Le gouvernement de Giorgia Meloni s'est engagé à ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du produit intérieur brut (PIB), bien en dessous du plafond de 3% fixé par le Pacte de stabilité européen, un pari cependant loin d'être gagné.
Cet engagement va entraîner des sacrifices, réduction des abattements fiscaux et coupes budgétaires pour de nombreux ministères et services publics.
La CISL (modérée), deuxième confédération du pays, a de son côté refusé de participer à cette grève, qualifiée par son patron Luigi Sbarra de "protestation stérile, démagogique et populiste", alors que le projet de budget est encore en discussion.
ats/juma
"Demi-grève" et vols annulés
La grève de huit heures a touché tous les secteurs: l'éducation, l'industrie, la santé, la poste ou la justice, aussi bien dans le public que dans le privé.
Celle concernant les transports publics (bus, métro et tram), ainsi que le transport maritime, a été limitée à quatre heures, pour se terminer à la mi-journée.
L'arrêt de travail a également concerné le transport aérien et les contrôleurs vendredi matin. La compagnie nationale aérienne ITA a ainsi annulé 109 vols, dont 18 internationaux, tandis que Ryanair a annulé "un petit nombre de vols" mais invité ses passagers à venir trois heures avant l'horaire prévu à l'aéroport.
Des milliers de personnes ont manifesté à Rome, Milan, Naples, Bologne ou Palerme.