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Grève massive des pharmacies en France, des milliers de manifestants dans la rue

Grève massive des pharmacies en France, des milliers de manifestants dans la rue. [KEYSTONE - MICHEL EULER]
Grève massive des pharmacies en France, des milliers de manifestants dans la rue / La Matinale / 1 min. / le 31 mai 2024
Plus de 18'000 pharmacies sur les 20'000 présentes en France ont baissé le rideau jeudi. Une grève massive d'une profession en colère contre les pénuries persistantes de médicaments, les fermetures d'officines, une rémunération insuffisante et un risque de dérégulation de la vente en ligne.

Au total, 30'000 personnes sont descendues dans la rue sur l'ensemble du territoire, selon l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

C'est six fois plus que lors de la dernière grande mobilisation de 2014 pour cette profession qui a exprimé largement sa lassitude face aux pénuries qui lui fait perdre "beaucoup de temps" et fait baisser les rémunérations. Le mouvement a rassemblé tous les représentants de la profession: syndicats, groupements de pharmaciens, étudiants.

Les pharmacies réquisitionnées

Des pharmacies ont été réquisitionnées par décision préfectorale pour assurer la permanence pharmaceutique obligatoire. La plupart des officines ont prévenu leur clientèle par courriels, écrans ou affiches collées dans les vitrines.

Les syndicats réclament une revalorisation de la rémunération dès 2025, faisant valoir l'inflation qui pèse sur les charges. Les dernières propositions de l'Assurance maladie, dans le cadre des négociations conventionnelles entamées fin 2023, sont jugées "insuffisantes". Les représentants des pharmaciens seront convoqués le 5 juin pour une "réunion conclusive" avec l'Assurance maladie.

Vente de médicaments sans ordonnance

Outre l'aspect financier, la profession s'inquiète aussi, comme en 2014, d'une possible volonté de simplifier la vente en ligne de médicaments sans ordonnance. "Tous les éléments sont là pour tuer le réseau" d'officines, qui emploient 130'000 personnes au total, alerte Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO.

"Il faut raison garder", a déclaré de son côté le député Renaissance Marc Ferracci. Il y a bien "une réflexion pour savoir s'il est pertinent ou non d'assouplir" les règles de vente en ligne des médicaments sans ordonnance, confirme-t-il, mais sans "remettre en question le principe du monopole" des officines.

afp/vajo

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