Immersion dans une opération de largage d'aide humanitaire à haut risque sur Gaza 

Le va-et-vient des avions cargo est incessant sur le tarmac de l’aéroport militaire de la banlieue d’Amman, la capitale de la Jordanie. C’est d’ici que des vols humanitaires sont organisés pour larguer des vivres au-dessus de la bande de Gaza afin de faire face aux menaces de famine.

Depuis la mise en place de ce pont aérien humanitaire, chaque avion se voit attribuer quotidiennement une zone de largage située au nord de l’enclave. Ce jour-là, cinq équipages de six pays différents partent en mission vers la bande de Gaza, notamment à bord de l’Hercule C-130J de l’escadron franco-allemand d’Evreux.

Chaque personne à bord reçoit un ordre de mission bien précis pour assurer la sécurité du chargement et le respect de la procédure avant et pendant le vol.

Rebrousser chemin à tout moment

Ces opérations aériennes ne remplacent certes pas une aide terrestre, mais face à la situation humanitaire désastreuse à Gaza, ces soldats estiment leur savoir-faire utile. Le créneau n'est que de 45 minutes à une heure, depuis le moment où les Israéliens ont donné leur feu vert, pour larguer les palettes contenant les tonnes de vivres depuis tous les avions.

"L'organisation est un défi", confie le pilote de l'appareil dans le reportage du 19h30 diffusé lundi. Et à chaque instant, en fonction de l’évolution sur le terrain, il faudra peut-être rebrousser chemin.

Sur place, l'opération de largage ne prend qu'à peine une minute, le temps d'apercevoir furtivement Gaza et l'ampleur de ses destructions depuis 600 mètres d'altitude.

Les palettes ont été larguées dans un secteur le long de la côte, au nord de la bande de Gaza, loin des zones les plus denses, afin d'éviter le drame qui a eu lieu au début du mois de mars. Cinq personnes avaient été tuées et dix autres blessées par la chute de colis d'aide humanitaire largués par des avions à l'ouest de la ville de Gaza.

Une réponse insuffisante, selon plusieurs ONG

Il n'existe malheureusement aucun moyen de vérifier qui organise et qui récupère cette aide au sol. Les Gazaouis dénoncent ce chaos humanitaire aux yeux du monde entier. "J’ai trop peur d’envoyer mes enfants, parce que les jeunes se mettent à courir après ces parachutes et certains ont été tués par ces colis la dernière fois. Ils les larguent, mais nous n’en profitons pas", se désole Yusra Abu Sultan.

Pour plusieurs ONG, le largage aérien demeure une réponse insuffisante face à l'urgence de la situation. Elles accusent notamment Israël d’entraver l’aide humanitaire transportée par les camions.
 

>> Le suivi de la situation à Gaza : Israël va cesser de travailler avec l'UNRWA dans la bande de Gaza

Sujet TV: Jon Bjorgvinsson et Annabelle Durand 

Texte: hkr