Au cœur des petites villes d'une Amérique divisée.
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Inflation, criminalité, patriotisme: reportages au cœur des petites villes américaines

A quelques semaines de l'élection présidentielle américaine qui mettra aux prises Kamala Harris et Donald Trump, la RTS a sillonné les petites villes du pays qui illustrent les enjeux de l'élection, entre faits de société, économie ou encore soutien à l'Ukraine.

Sujets TV: Gaspard Kühn

Adaptation web: Valentin Jordil

Education

Helena, capitale de l'Etat du Montana, gagné par les "guerres culturelles"

A Helena, la capitale du Montana, l'un des Etats les moins peuplés des Etats-Unis, quelques centaines de personnes ont défilé, début août, pour la Gay Pride, un moment de partage et de soutien sous le regard des familles venues les encourager.

Parmi les figures du défilé, Zooey Zephyr, démocrate et membre de la Chambre des représentants du Montana, incarne les "guerres culturelles" qui agitent les Etats-Unis. Première élue transgenre de l'histoire du Montana, elle s'est retrouvée sous le feu des projecteurs après avoir été exclue du Parlement l'an dernier.

Les personnes dans ma communauté meurent quand on bloque l'accès à ces soins

Zooey Zephyr, première élue transgenre de l'histoire du Montana

La raison? Elle avait vivement critiqué une loi empêchant les adolescents de changer de genre. "Les personnes dans ma communauté meurent quand on bloque l'accès à ces soins", déclare-t-elle avec émotion. "Le risque, c'est le suicide et l'impossibilité de vivre une vie pleine."

Le Montana, comme de nombreux autres Etats américains, est en proie à un véritable débat sur les droits des personnes trans. Ces dernières années, un millier de lois ciblant la communauté transgenre ont été introduites à travers le pays. "Cela vient d'une volonté des politiciens de droite de créer un bouc émissaire pour promouvoir une idéologie chrétienne nationaliste", affirme Zooey Zephyr.

>> Découvrir aussi la série de La Matinale sur les piliers des Etats-Unis : Logements, médias, démocratie: reportages dans un pays polarisé aux fondements parfois ébranlés

Profondes divisions

A l'opposé de ce discours, une autre voix se fait entendre, celle de Jim Riley, podcasteur républicain. Ancien résident de Californie, il a déménagé dans le Montana il y a quatre ans pour retrouver un mode de vie plus en accord avec ses valeurs conservatrices. "Le bon sens nous a quittés. On devrait laisser les enfants explorer et expérimenter avant de prendre des décisions irréversibles concernant leur corps", déclare-t-il.

Pour lui, la société s'est perdue lorsqu'elle a séparé la religion des décisions politiques. "Nous avons perdu notre boussole morale", dit-il.

Jim Riley et sa femme Samantha, responsable marketing, sont parmi ceux qui ont choisi de déscolariser leurs enfants, préférant l'enseignement à domicile. Pour eux, la pandémie de Covid-19 a été un tournant, révélant une nouvelle prise de conscience chez les parents quant au contenu enseigné à leurs enfants.

Les écoles publiques enseignent l'éducation sexuelle à un très jeune âge et autorisent certains livres que nous préférerions bannir

Jim Riley, podcasteur républicain

"Quand je vois ce qu'ils tolèrent dans les écoles publiques...", déplore Jim Riley. "Ils enseignent l'éducation sexuelle à un très jeune âge et autorisent certains livres que nous préférerions bannir. Mais, en même temps, ils interdisent les drapeaux américains sur les bureaux des élèves. Quelque chose ne va pas."

Cette "guerre culturelle" n'épargne pas non plus les bibliothèques. Partout dans les Etats conservateurs, les livres jugés controversés sont interdits dans les écoles et bibliothèques publiques.

Alors que la liste des livres interdits continue de s'allonger, certaines librairies affichent fièrement ces ouvrages attaqués en signe de résistance comme la Montana Book Company. "Je pensais qu'on était dans un pays libre", lance Chelsia Rice, libraire. "On devrait tous pouvoir lire et publier ce que nous voulons."

La liberté, un mot qui occupe une place centrale dans l'élection présidentielle, est aujourd'hui revendiquée par chaque camp.

>> Voir le reportage à Helena :

Reportage à Montana aux États-Unis. Un État rural où les batailles culturelles divisent les habitants de la région
Reportage dans le Montana aux États-Unis. Un État rural où les batailles culturelles divisent les habitants de la région / 19h30 / 3 min. / le 16 septembre 2024

Soutien à l'Ukraine

Colorado Springs, entre patriotisme et fatigue de la guerre en Ukraine

À Colorado Springs, une ville encerclée par des bases militaires, les engagements pour préserver la place des Etats-Unis sur la scène internationale ne sont pas abstraits, mais bien tangibles. Joe Lewis, ancien pilote de l'US Air Force, incarne ce dévouement. Après des années de service, il a fondé "Angels of American Fallen", une association dédiée aux familles des militaires tombés au combat.

"J'ai perdu des amis dans toutes les branches de l'armée", dit-il. "Et je crois qu'en tant que nation, on devrait faire plus pour aider les enfants de ceux qui se sont sacrifiés pour notre pays."

Norma Herrera fait partie de ces familles endeuillées. Son mari avait servi en Irak et en Afghanistan. "Mon mari était là pour son pays et pour d'autres pays", témoigne-t-elle. Quant à sa fille, Rivkah, elle porte un regard rempli de fierté sur le sacrifice de son père: "Les soldats se battent pour leur pays avec tout ce qu'ils ont, et ça me rend fière."

Grâce à l'association de Joe Lewis, Rivkah peut poursuivre son rêve de devenir championne de patinage artistique, un soutien crucial pour une famille qui tente de se reconstruire.

 Combien de temps pourra-t-on continuer à envoyer des milliards de dollars en Ukraine?

Joe Lewis, ancien pilote de l'US Air Force et fondateur de l'association "Angels of American Fallen"

Joe Lewis reste un électeur indépendant. Il explique qu'il votera pour Donald Trump lors de la prochaine élection présidentielle. Selon lui, "le président, c'est le commandant en chef, il décide si on engage nos troupes à l'étranger." Joe Lewis reste sceptique quant aux positions de Kamala Harris, affirmant qu'elle ne lui inspire pas confiance.

Sur le plan international, notamment concernant l'Ukraine, il se montre réservé. "Quand on voit les horreurs que subissent les Ukrainiens, tout le monde veut les aider. Mais notre nation a 34'000 milliards de dollars de dette. Et ça explique la fatigue actuelle: combien de temps pourra-t-on continuer à envoyer des milliards de dollars en Ukraine?"

Lassitude de l'opinion publique

Cette lassitude, Sergueï Vassiliev, clarinettiste ukraino-américain, l'a aussi constatée. Ayant quitté Kharkiv en 1995 pour s'installer aux Etats-Unis, il a fondé un fonds d'aide à l'Ukraine après l'invasion russe. Mais après un engouement initial qui lui a permis de collecter 70'000 dollars en trois mois, les donations se sont taries. "Je reçois peut-être 100 dollars par mois maintenant", confie-t-il.

Face aux promesses de Donald Trump de résoudre la guerre en Ukraine en 24 heures, Sergueï reste dubitatif. "Je ne vois pas comment ce serait possible. Ce serait formidable… mais comment ça marcherait? Ça pourrait se régler en disant: tenez, l'Ukraine est à vous, prenez-la!"

En toile de fond, le spectre de l'isolationnisme grandit dans cette Amérique profonde.

>> Voir le reportage à Colorado Springs :

Notre série de reportages dans les petites villes des Etats-Unis fait escale à Colorado Springs, qui abrite une base militaire
Notre série de reportages dans les petites villes des Etats-Unis fait escale à Colorado Springs, qui abrite une base militaire / 19h30 / 3 min. / le 17 septembre 2024

Economie

Erie, ville victime de la désindustrialisation, cherche un second souffle économique

Au cœur des anciens bassins industriels des Etats-Unis, où des centaines d'usines ont fermé sous le coup des délocalisations, certaines entreprises familiales parviennent encore à tirer leur épingle du jeu.

A Erie, en Pennsylvanie, Tom Tredway, président de l'usine Erie Molded Packaging, incarne cette résilience. Spécialisée dans la production de couvercles en plastique, son entreprise produit des millions de pièces par jour. Une prouesse qui permet à une cinquantaine d'employés de conserver leur emploi dans un secteur manufacturier de plus en plus fragilisé.

La ville d'Erie, en Pennsylvanie.
La ville d'Erie, en Pennsylvanie.

Dans ce contexte, Tom Tredway voit l'immigration comme une opportunité, non comme une menace. "Pour une entreprise comme la nôtre, l'immigration est une source de croissance. Les usines et les fermes ont besoin de main-d'œuvre peu qualifiée", explique-t-il. Le discours anti-immigration qui prévaut dans certains cercles politiques le dérange, bien qu'il conserve un souvenir positif des baisses d'impôts sous l'administration Trump: "Quand il s'agit uniquement d'économie, je suis un peu plus optimiste avec Donald Trump."

Mais Tom Tredway reste réaliste face à l'instabilité politique: "C'est fatiguant de voir tous les deux ou quatre ans de nouvelles idées politiques s'imposer, et nous, on doit comprendre comment s'adapter."

De l'argent fédéral pour moderniser la ville

Depuis l'élection de Joe Biden, Erie a vu arriver des fonds pour moderniser ses infrastructures vieillissantes. Des millions de dollars ont été injectés dans la réhabilitation de vieilles usines, à l'instar de l'ancienne aciérie transformée en microbrasserie et fabrique de vinyles. Tina Mengine, directrice de l'agence de développement d'Erie County, se félicite pour ces projets qui, selon elle, portent des fruits sur le long terme. "D'ici à cinq ans, peut-être en 2030, on verra les résultats de tout ce travail", prédit-elle avec optimisme.

Pourtant, à Erié comme ailleurs, la population s'inquiète de l'augmentation du coût de la vie. Dawn Van Scoter, propriétaire du Lawrence Park Dinor, un "diner" typique de la région, décrit une situation économique tendue: "Les coûts ne cessent d'augmenter… Et c'est vraiment dur d'augmenter les prix, parce que nous sommes un diner."

Sous Trump, j'ai vu une amélioration économique. Avec Biden, tout coûte plus cher

Un client du Lawrence Park Dinor à Erie

Avec l'inflation, Dawn Van Scoter confie avoir dû réduire son propre salaire pour augmenter celui de son équipe.

Cette pression économique pèse sur les épaules des habitants d'Erié, notamment à l'approche des élections. Nombreux sont ceux qui se souviennent avec nostalgie des années Trump, perçues comme une période plus prospère. "Sous Trump, j'ai vu une amélioration économique. Avec Biden, tout coûte plus cher", déclare un client du diner.

Ce mécontentement, malgré les investissements récents pour redynamiser la région, pourrait plomber les démocrates.

>> Voir le reportage à Erie :

L'économie est un enjeu majeur de l'élection présidentielle américaine. Reportage dans le Nord-est industriel du pays
L'économie est un enjeu majeur de l'élection présidentielle américaine. Reportage dans le Nord-Est industriel du pays / 19h30 / 3 min. / le 18 septembre 2024

Avortement

Albuquerque, terre d'accueil pour les femmes du Texas

Albuquerque, au Nouveau-Mexique, Etat démocrate, accueille des femmes venues discrètement de tout le pays, mais surtout du Texas voisin, pour avorter. La révérende Erika Ferguson, originaire de Dallas, les accompagne dans ce périple devenu indispensable depuis que le Texas a interdit les interruptions de grossesse.

Les billets d'avion, payés par des dons privés, permettent à ces femmes d'échapper à la législation texane, devenue l'une des plus restrictives du pays. "Ce sera une longue journée, mais ça va bien se passer. Beaucoup de femmes sont souvent surprises du nombre de volontaires prêtes à les aider aujourd'hui", rassure-t-elle d'une voix douce.

En tout, Erika Ferguson a aidé plus de 400 femmes à accéder à des soins, qui sont désormais inaccessibles dans leur propre Etat. "La raison pour laquelle je fais ce travail, c'est parce que je sais que ce voyage est la seule manière d'offrir des soins aux femmes."

"Arrêtez de tuer les bébés du Texas!"

Chaque matin, des militants anti-avortement se rassemblent devant les portes des cliniques, brandissant des pancartes et des slogans religieux. Le pasteur texan Mark Lee Dickson est l'une des figures de cette opposition. "Arrêtez de tuer les bébés du Texas!", clame-t-il en s'adressant aux patientes. "Ceci est une place de mort et de destruction, c'est un endroit où on tue des bébés texans."

Chaque matin, des militants anti-avortement se rassemblent devant les portes des cliniques, brandissant des pancartes et des slogans religieux.
Chaque matin, des militants anti-avortement se rassemblent devant les portes des cliniques, brandissant des pancartes et des slogans religieux.

Mark Dickson fait lui aussi le voyage depuis le Texas, mais pour protester. Sa mission: obtenir une interdiction nationale de l'avortement. "Le président Trump peut être celui qui mettra fin à l'holocauste américain des avortements", affirme-t-il. Comme lui, de nombreux militants anti-avortement voient dans le Nouveau-Mexique un Etat à combattre.

Depuis que la Cour Suprême a annulé la jurisprudence Roe v. Wade, qui garantissait le droit constitutionnel à l'avortement, le pays est divisé. Les Etats républicains ont restreint ou interdit les interruptions de grossesse, poussant les femmes à se rendre dans des Etats plus permissifs. Au Nouveau-Mexique, le nombre de cliniques a explosé pour répondre à cette demande croissante.

Près de 25'000 avortements par an au Nouveau-Mexique

Mike Sibel, avocat conservateur, déplore cette évolution. "Nous avions 4000 avortements en 2020. Mais depuis la décision de la Cour suprême, il y a près de 25'000 avortements par an au Nouveau-Mexique. C'est devenu un Etat du tourisme de l'avortement", déclare-t-il, résigné.

Nous donnons aux femmes un moyen d'accéder à la liberté. La liberté de choisir

Erika Ferguson, révérende

Pour Erika Ferguson, aider ces femmes est devenu une mission de vie. "J'ai eu deux avortements plus jeune… qui m'ont sauvé la vie", confie-t-elle. Pour elle, ce combat n'est pas seulement politique ou médical, c'est une question de liberté fondamentale. "Nous donnons aux femmes un moyen d'accéder à la liberté. La liberté de choisir."

La révérende rejette l'idée que son engagement soit en conflit avec ses convictions religieuses: "Ce n'est pas en conflit avec la spiritualité. Je crois que le divin veut que nous soyons libres." La religion et le choix des femmes sont devenus des thèmes incontournables en politique américaine.

>> Voir le reportage à Albuquerque :

Notre série sur les petites villes des Etats-Unis se rend à Albuquerque, une ville qui accueille de plus en plus de femmes venues du Texas pour pouvoir avorter
Notre série sur les petites villes des Etats-Unis se rend à Albuquerque, une ville qui accueille de plus en plus de femmes venues du Texas pour pouvoir avorter / 19h30 / 3 min. / le 19 septembre 2024

Criminalité

Pueblo, ville assiégée par le fentanyl et la violence

Pueblo, Colorado, autrefois connue pour son passé industriel, est aujourd'hui tristement célèbre comme étant l'une des villes les plus dangereuses des Etats-Unis. Le taux de criminalité y est alarmant, alimenté par une épidémie de fentanyl qui envahit chaque coin de rue. Cet opioïde, beaucoup plus puissant et mortel que l'héroïne, a connu une recrudescence avec la pandémie de Covid-19.

Christine Charron, responsable des services de prévention au centre Access Point Pueblo, tire la sonnette d'alarme: "Nous voyons plus de personnes venir ici… Et la présence du fentanyl a augmenté. Parfois la substance est même mélangée à d'autres drogues à l'insu des consommateurs. Et avec le confinement du Covid-19, les gens se sont sentis plus isolés." Ce centre de distribution de seringues et de traitements ne désemplit pas. A l'entrée, les noms des victimes d'overdoses sont inscrits sur un mur, un triste rappel des ravages de cette drogue.

Des commerçants désabusés

Dans cette ville où la frontière entre la vie et la mort se franchit trop facilement, un homme confie, d'un ton désabusé: "Un jour, tu rencontres quelqu'un, qui te propose un truc… Et d'un coup, bam, ta vie file, tu commences à entendre des voix dans ta tête, tu as envie de vomir. Ce n'est pas bon." Ce témoignage résonne comme un avertissement pour ceux qui, un jour, pourraient se retrouver piégés dans ce cycle infernal.

Le trafic et la consommation de drogues ont fait exploser la criminalité, des homicides aux simples larcins. Les commerçants locaux sont contraints de se protéger par leurs propres moyens. Terry Behrman, propriétaire d'un magasin, va même jusqu'à poster sur Facebook des extraits de vidéosurveillance pour dénoncer les vols répétés. "L'ennui, c'est qu'au niveau de l'Etat du Colorado, ils ont fait passer des lois qui réduisent les peines pour les petits crimes, et la police ne se déplace plus. Ça fait mal au cœur", déplore-t-elle.

Pour Terry Behrman, l'espoir que la politique change les choses est mince. "Non, c'est de la politique! La politique, ce sont juste les apparences, ça ne règle pas les vrais problèmes." Une désillusion partagée par beaucoup à Pueblo, où les autorités locales peinent à faire face. Le chef de la police locale Chris Noeller ne cache pas ses difficultés: le manque d'effectifs complique la lutte contre cette vague de drogue et de violence.

Beaucoup d'homicides viennent des affrontements entre gangs. Et récemment, on voit de plus en plus de mineurs s'engager dans la violence juvénile

Chris Noeller, chef de la police locale

Chris Noeller souligne l'impact de la crise sur la santé mentale: "Beaucoup de drogués sont des malades mentaux pas pris en charge, ils s'automédicamentent avec des narcotiques." Pour lui, l'autoroute I-25, qui traverse la ville, est une véritable artère pour le trafic de fentanyl, qui remonte depuis la frontière mexicaine, une frontière qu'il estime mal contrôlée par l'administration Biden. "Aujourd'hui, il faudrait vraiment être un très mauvais dealer pour ne pas arriver à passer de la drogue à notre frontière. Et c'est une tragédie!"

Alors que nous tournons ce reportage, Pueblo vient d'enregistrer son quinzième homicide de l'année. Le chef de la police explique: "Beaucoup d'homicides viennent des affrontements entre gangs. Et récemment, on voit de plus en plus de mineurs s'engager dans la violence juvénile."

>> Voir le reportage à Pueblo :

Les États-Unis sont confrontés à une recrudescence de la violence dans le pays, sur fond d’épidémie des opioïdes. Reportage à Pueblo dans le Colorado
Les États-Unis sont confrontés à une recrudescence de la violence dans le pays, sur fond d’épidémie des opioïdes. Reportage à Pueblo dans le Colorado / 19h30 / 4 min. / le 20 septembre 2024