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"J'ai plaidé coupable d'avoir fait du journalisme", affirme Julian Assange

"J'ai plaidé coupable d'avoir fait du journalisme", affirme Julian Assange. [KEYSTONE - CHRISTOPHE PETIT TESSON]
"J'ai plaidé coupable d'avoir fait du journalisme", affirme Julian Assange / Le Journal horaire / 14 sec. / le 1 octobre 2024
Dans sa première intervention publique depuis sa sortie de prison, le lanceur d'alerte Julian Assange a plaidé devant une commission du Conseil de l'Europe, pour la liberté d'informer, se dépeignant comme persécuté par les Etats-Unis.

Le fondateur de WikiLeaks, qui a passé les quatorze dernières années d'abord cloîtré dans l'ambassade d'Equateur à Londres puis en détention à Belmarsh, prison proche de la capitale britannique, s'est rendu mardi au siège de l'institution basée à Strasbourg.

Auditionné par une commission enquêtant sur "la détention et la condamnation de Julian Assange et leurs effets dissuasifs sur les droits de l'homme", l'Australien de 53 ans a été applaudi à son arrivée devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), levant le poing en réaction.

Je veux être parfaitement clair: je ne suis pas libre aujourd'hui, parce que le système a fonctionné

Julian Assange, fondateur de WikiLeaks

"Je regrette l'ampleur du terrain perdu pendant cette période. A quel point dire la vérité a été stigmatisé, attaqué, affaibli et diminué. Je vois davantage d'impunité, de secret, de représailles pour avoir dit la vérité et plus d'autocensure", a-t-il déclaré dans un long propos introductif.

"Je veux être parfaitement clair: je ne suis pas libre aujourd'hui, parce que le système a fonctionné. Je suis libre aujourd'hui, après des années d'incarcération, parce que j'ai plaidé coupable d'avoir fait du journalisme", a-t-il poursuivi.

Accord avec la justice américaine

En juin, Julian Assange a passé un accord avec la justice américaine, qui réclamait son extradition et le menaçait d'une lourde peine de prison. En vertu de cet accord de plaider-coupable, il a été condamné à une peine déjà purgée en détention provisoire, pour obtention et divulgation d'informations sur la sécurité nationale, et a donc pu être libéré et regagner l'Australie.

>> Relire : Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, est officiellement libre

Mais devant le Conseil de l'Europe, qui regroupe 46 pays signataires de la Convention européenne des droits de l'homme - dont le Royaume-Uni où il était enfermé - et s'est constamment opposé à son extradition, il s'est dépeint comme persécuté par les Etats-Unis et leur contre-espionnage pour son activité au sein de WikiLeaks.

Il est revenu sur l'histoire de ce site où il a publié à partir de 2010 des centaines de milliers de documents classifiés concernant les activités militaires et diplomatiques des Etats-Unis, ainsi que des récits d'exécutions extrajudiciaires et de collecte de renseignements contre les alliés de Washington.

Des activités qui ont fait de lui une figure de la liberté d'expression pour ses partisans, un blogueur imprudent qui a mis des vies en danger et gravement compromis la sécurité des Etats-Unis pour ses détracteurs.

"Ce qui m'est arrivé ne doit pas arriver à d'autres"

Julian Assange a affirmé que l'accord de plaider-coupable qu'il avait passé l'empêchait d'engager de nouvelles procédures judiciaires aux Etats-Unis. "C'est pourquoi il est si important que (...) des institutions créatrices de normes comme l'APCE agissent pour qu'il soit clair que ce qui m'est arrivé ne doit pas arriver à d'autres", a-t-il insisté.

Son plaidoyer pourrait mettre à mal la demande de grâce présidentielle qu'il a faite à Joe Biden.

Engageons-nous tous à faire notre part pour assurer que la lumière de la liberté ne faiblisse jamais, que la recherche de la vérité continue, et que les intérêts d'une poignée de personnes ne fassent pas taire les voix des plus nombreux

Julian Assange, fondateur de WikiLeaks

"Engageons-nous tous à faire notre part pour assurer que la lumière de la liberté ne faiblisse jamais, que la recherche de la vérité continue, et que les intérêts d'une poignée de personnes ne fassent pas taire les voix des plus nombreux", a poursuivi Julian Assange.

"Continuez le combat! ", a-t-il lancé pour clore son intervention, montrant des signes de fatigue après une heure et demie à s'exprimer.

>> Le retour en images du 19h30 sur la saga autour de Julian Assange :

Retour en image sur la saga judiciaire autour de Julian Assange, longue de plus d'une décennie
Retour en image sur la saga judiciaire autour de Julian Assange, longue de plus d'une décennie / 19h30 / 2 min. / le 25 juin 2024

ats/vajo

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