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"Je n’ai plus aucun espoir de coexistence": le témoignage d’une rescapée des attaques du 7 octobre

Batia Holin n'a "plus aucun espoir de coexistence" entre Israéliens et Palestiniens. [RTS]
Batia Holin n'a "plus aucun espoir de coexistence" - [RTS]
Le 7 octobre 2023, Batia Holin a perdu une soixantaine d'amis ainsi que sa maison dans le massacre par le Hamas du kibboutz de Kfar Aza. Elle a également perdu tout espoir de coexistence entre Israéliens et Palestiniens. Une résignation particulièrement douloureuse pour cette ancienne militante de la paix.

Tatoués sur son bras, un dessin de son ancien kibboutz, où elle habitait depuis les années 1970, ainsi qu'un cœur, "pour se rappeler qu'elle en a encore un". Batia Holin témoigne.

"Je suis photographe. Ces cinq dernières années, je parcourais les sentiers du kibboutz près du mur de séparation et prenais des photos. Elles étaient colorées, pleines d'espoir et de beauté. Je me disais: "quel endroit magnifique, quelle chance d'y habiter. Et si quelqu'un de l'autre côté du mur faisait la même chose?".

>> Voir le sujet du 19h30 de dimanche :

En Israël et en Cisjordanie, les habitants perdent espoir en une future cohabitation pacifique
En Israël et en Cisjordanie, les habitants perdent espoir en une future cohabitation pacifique / 19h30 / 3 min. / le 7 avril 2024

"Lorsque j'ai décidé de monter une exposition pour montrer la beauté de notre région, je me suis dit que ce serait génial si je pouvais trouver quelqu'un de l'autre côté du mur, prêt lui aussi à photographier son quotidien. Et j'ai trouvé un homme qui m'a dit qu'il serait enchanté d"'y participer. Il m'a dit qu'il voulait montrer que tout le monde n'est pas terroriste à Gaza et qu'il y a aussi des gens qui croient à la paix et la coexistence."

"Et j'y ai cru. Quelle chance d'avoir trouvé ce partenaire, me suis-je dit, qui pense comme moi. Nous avons monté cette exposition en février 2023. C'était un succès. Plus de 10'000 personnes l'ont vue, ce qui est beaucoup pour une telle exposition en Israël. Tout le monde était si optimiste. On se disait que c'était une preuve que le bien pouvait encore venir d'individus comme nous, éloignés de la politique.

L'un des tatouages sur le bras droit de Batia Holin [RTS]
L'un des tatouages sur le bras droit de Batia Holin. [RTS]

Le 7 octobre, un point de rupture

"Mais le 7 octobre, mon partenaire m'appelé à 10h00 du matin, d'un numéro israélien. Il m'a immédiatement interrogé sur les mouvements des militaires israéliens dans notre région: "où sont-ils, combien sont-ils, quelles unités sont présentes et dans quelle direction vont-elles?". Il ne m'a pas demandé comment j'allais, ou si j'étais en sécurité. J'ai compris alors qu'il cherchait à obtenir des informations pour les transmettre au Hamas."

>> Lire : Six mois de guerre entre Israël et le Hamas en six chapitres

"Deux jours plus tard, quand j'étais en sécurité, j'ai transmis toutes les informations le concernant aux services du renseignement. Je leur ai dit de faire ce qu'ils avaient à faire et que je ne voulais rien en savoir. Cet homme, qui était mon partenaire, a essayé de me tuer le 7 octobre."

Pour redonner un sens à sa vie, Batia a récemment mis sur pied une exposition avec ses photographies de Kfar Aza avant et après le 7 octobre. Intitulée "Rêve fracturé", elle sera notamment présente à la Biennale de Venise.

>> Le témoignage complet, en anglais, de Batia Holin :

Le témoignage de Batia Holin, une habitante d'un kibboutz qui a survécu aux attaques du 7 octobre
Le témoignage de Batia Holin, une habitante d'un kibboutz qui a survécu aux attaques du 7 octobre / L'actu en vidéo / 4 min. / le 8 avril 2024

Laurent Burkhalter/Jon Bjorgvinsson/jtr

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