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 "Je suis une femme totalement détruite", dit Gisèle Pelicot au procès des viols de Mazan

Gisèle Pélicot a pris la parole pour la deuxième fois lors des procès des violes de Mazan. [EPA/ Keystone - Guillaume Horcajuelo]
Gisèle Pélicot a pris pour la deuxième fois la parole au procès des viols de Mazan / Le 12h30 / 1 min. / le 23 octobre 2024
"Je ne sais pas comment je vais me reconstruire, me relever de tout ça", a lancé Gisèle Pelicot mercredi devant la cour qui juge son ex-mari et 50 autres hommes pour l'avoir violée pendant des années alors qu'elle était droguée et inconsciente. Pour elle, la levée du huis clos était nécessaire pour que la honte change de camp.

"Je ne veux plus qu'elles aient honte". Elles, ce sont "toutes les femmes victimes de viol" pour qui Gisèle Pelicot a voulu médiatiser le procès dit "des viols de Mazan". "La honte, ce n'est pas à nous de l'avoir, c'est à eux", a ajouté la septuagénaire qui s’exprimait pour la deuxième fois depuis le début du procès, le 2 septembre.

Je cherche à comprendre comment ce mari, qui était l'homme parfait, a pu en arriver là. Comment ma vie a pu basculer

Gisèle Pelicot

Devant la cour criminelle du Vaucluse, au sud de la France, Gisèle Pelicot a encore dit aujourd'hui "ne pas pouvoir regarder" son ex-mari, Dominique Pelicot, avec qui elle a partagé "50 ans de vie commune".

"Trahison incommensurable"

"Je cherche à comprendre comment ce mari, qui était l'homme parfait, a pu en arriver là. Comment ma vie a pu basculer. Comment tu as pu laisser entrer chez nous ces individus alors que tu connaissais mon aversion pour l'échangisme. Pour moi, cette trahison-là, elle est incommensurable", a encore ajouté celle qui est devenue le visage du procès qui a choqué la France et remis la question du consentement au coeur du débat public.

Le principal accusé, Dominique Pelicot, 71 ans, a quant à lui reconnu avoir drogué son épouse de 2011 à 2020 afin de la violer et de la faire violer par des dizaines d'hommes recrutés sur internet.

>> Lire aussi : "Je suis un violeur", reconnaît Dominique Pelicot, principal accusé au procès des viols de Mazan

Les 50 hommes jugés avec lui, la plupart pour viols aggravés, risquent également jusqu'à 20 ans de prison. La plupart de ces derniers affirment avoir cru participer au fantasme d'un couple échangiste ou ne pas s'être rendu compte de l'état d'inconscience de Gisèle Pelicot.

Le verdict du procès, au retentissement international, est attendu vers le 20 décembre.

>> Voir aussi le reportage de Mise au Point :

Mazan, un procès qui fait l’histoire
Mazan, un procès qui fait l’histoire / Mise au point / 12 min. / le 13 octobre 2024

afp/doe

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